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du 29 mars 2007
L'ÉVÉNEMENT

PLAIDOYER POUR LES TRÈS PETITES ENTREPRISES

LA CPIH REVENDIQUE LE DROIT AU TRAVAIL DES TPE

'Agir pour ne pas subir' : tel a été le thème du 37e congrès national de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie (CPIH) organisé en début de semaine à Poitiers (Vienne). Réélu à l'unanimité lundi à la tête du syndicat pour un 3e mandat, Jean-François Girault a rappelé sa volonté de défendre "coûte que coûte", les entreprises CHR, et notamment "les plus petites d'entre elles qui sont le creuset de notre secteur d'activité", a-t-il déclaré sous les applaudissements.
Par Sylvie Soubes


De gauche à droite :Jacques Fréalle, Alain Bellanger, François Effling, Jean-François Girault, Salvatore Grillo et Philippe Lefèvre : les nouveaux chefs de file de la CPIH pour 3 ans.

Agir pour ne pas subir' : tel a été le thème du 37e congrès national de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie. à l'unanimité, Jean-François Girault a été reconduit lundi 26 mars à la présidence de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie (CPIH). Dans son discours de candidature, celui-ci a rappelé que la 'Confé' devait "rester le poil à gratter de la profession". Une touche d'humour dans un contexte qu'il sait difficile. "L'expansion économique ne marque plus comme par le passé le rythme des saisons." Croissance économique au ralenti, hausse du coût de la vie et des dépenses de base, consommation en baisse rejaillissant directement sur la fréquentation du secteur… "Et comme si tout cela ne suffisait pas encore, nous sommes aussi confrontés à des problèmes spécifiques comme cette nouvelle réglementation concernant l'interdiction de fumer." Et de lancer cette question à l'intention des gouvernants : "Qui se soucie de la propre santé de nos entreprises et par voie de conséquence de celle de leurs dirigeants ?" L'homme de la Barye monte une nouvelle fois au créneau et promet "de faire preuve de la même pugnacité qu'au cours des années précédentes afin que nos professionnels soient entendus". Comprenez les TPE, les entreprises de moins de 20 salariés, l'essentiel des troupes de la CPIH. "C'est d'ailleurs en respectant votre souhait que j'ai refusé de signer l'avenant n° 2", a-t-il rappelé devant la centaine de présidents des départements réunis à Poitiers pour ce 37e congrès. Comment l'année 2006 a-t-elle été ressentie par le secteur ? C'est à Gérard Guy, secrétaire général du syndicat, de faire le bilan. "Lors de notre congrès de Lourdes, Renaud Dutreil était venu nous annoncer le projet de signature du contrat de croissance des hôtels, cafés, restaurants et discothèques entre le gouvernement et les organisations professionnelles. Ce contrat a ainsi été signé le 17 mai 2006. (…)
Toutefois, la lenteur administrative étant ce qu'elle est, cet accord ne portera ses fruits qu'à partir de la mi-avril 2007", constate-t-il avec regret. La Confédération qui s'inquiète du côté 'paperasserie' du dispositif, notamment dans l'obligation faite aux professionnels pour bénéficier des aides à l'emploi du maintien de l'envoi des bulletins de salaires des salariés à l'Unedic… "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué", souligne Gérard Guy. Autre sujet de déception : l'attribution du titre de maître restaurateur "élargi à des non- professionnels, ce qui, selon nous, dénature la raison d'être de cette qualification". Des restaurateurs qui n'ont pas été suivis dans leur volonté "d'avoir accès au secteur artisanal". "Cette possibilité qui reprenait une très ancienne demande de la Confédération." Sur le terrain de la formation, les combats de la Confédération ont été meilleurs. "Lors d'une récente réunion de la 17e CPC, nous avons obtenu de revenir sur le référentiel de 2001, ce qui aboutit à rétablir les techniques de base supprimées depuis", se félicite Gérard Guy avant de pointer du doigt le permis d'exploitation et "le vide juridique" dans lequel vont se trouver les professionnels qui prennent ou reprennent actuellement un établissement à partir du 1er avril 2007, date d'entrée en vigueur du permis. Normalement. Pour Jean-François Girault, 3 axes doivent être sous les projecteurs : la transmission des entreprises et du savoir. "Gouverner, dit-on, c'est prévoir. C'est ce qui fait la noblesse de l'homme politique. Ce doit être celle des chefs d'entreprise que nous sommes." Son objectif : ne pas se laisser "gagner par la morosité. Prévoir et anticiper, afin qu'en dépit du tableau brossé" l'indépendant puisse continuer de travailler. L'appel sera-t-il entendu ? Dans la salle, les adhérents de la CPIH remontent les manches. Quant aux futurs gouvernants français ? Ils n'ont toujours pas répondu aux questions posées par la CPIH. Dommage.

Un millésime également marqué par le renouvellement des branches
Le congrès de Poitiers a également vu le renouvellement des présidents de branches de la CPIH. Changement chez les restaurateurs puisque Claude Izard, après 21 ans de présence et de labeur, n'a pas souhaité se représenter. À sa succession, Philippe Lefèvre, bientôt 40 ans, patron du Moulin Fleury à Bazoques (27), également secrétaire général de la CPIH de l'Eure. Sa profession de foi : "Défendre les intérêts des TPE et des PME de la branche, tout faire pour que soit créée une convention collective pour les moins de 10 salariés, maintenir la pression pour obtenir une TVA réduite." Entre autres. Un nouveau président a été élu chez les discothèques. Alain Bellanger, président de branche pour la Sarthe, a annoncé qu'il s'inscrivait dans la continuité de son prédécesseur, Michel Cellier (qui ne s'est pas représenté). Réforme du code, fermeture identique des établissements de nuit à tous les départements par équité, mais aussi pour éviter le nomadisme des jeunes entre départements, précise le nouveau chef de file de la nuit, qui revient également sur la volonté d'obtenir une "meilleure reconnaissance nécessaire des discothèques par les préfectures". Quant à Salvatore Grillo, celui-ci a été reconduit à la présidence des cafés après une première année d'exercice à ce poste. Pour ce représentant du nord de la France, cafetier à Wattrelos, l'interdiction de fumer devrait porter "un coup dramatique aux établissements en zone rurale et frontaliers. On s'attend à des baisses de chiffres d'affaires de l'ordre de 40 %. Nous ne pouvons pas laisser mourir ce maillage social", s'est-il insurgé. Chez les hôteliers, Jacques Fréalle repart pour un 3e mandat qui devrait lui permettre de "terminer la mise en place des normes afin de rendre à nos indépendants la place qu'ils méritent dans le paysage hôtelier français", a-t-il martelé. Le bouillonnant François Effling conserve enfin les rênes des saisonniers. Dans la ligne de mire : l'obtention d'une même réglementation pour toutes les formes d'hébergement, la poursuite du développement des logements des saisonniers en fonction des besoins (différents l'hiver de l'été) et l'engagement d'une réflexion sur l'avenir de la saisonnalité, en pleine mutation. zzz74v

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