du 3 mai 2007 |
MICHELIN 2007 |
Yannick Alléno - Le Meurice - Paris (Ier) Perfectionniste, le mot est faible. Yannick Alléno est attaché au moindre détail. Associé à une ambition assumée, le jeune chef conjugue deux qualités qui font merveille en cuisine.
Nadine Lemoine
La fascination du détail
"La 3e étoile Michelin, c'était mon rêve, l'aboutissement de 22 ans de travail, de passion, d'une envie d'être toujours le meilleur. Mais c'est aussi une nouvelle vie qui commence. C'est une lourde responsabilité, il me revient aujourd'hui de la faire briller." |
Yannick Alléno voulait la troisième étoile avant 40 ans. Il l'a déclaré sans complexe dans la presse. En février, il a atteint son but. Son ambition, il l'assume et la revendique : "Il faut avoir de l'ambition dans la vie. Il faut travailler et être tenace. Oui, j'ai l'esprit de compétition. J'ai d'ailleurs fait pas mal de concours (sélectionné en finale au MOF, Bocuse d'argent) et j'aime la réussite." Ambitieux, volontaire, le jeune chef ne veut rien laisser passer. Aussi, lorsqu'il parle de son "goût du détail", de sa "fascination du détail", qu'il a découvert très tôt, on n'est pas étonné. Il était tout juste majeur, lorsque le Royal Monceau l'envoie pour la première fois au Japon. Il doit participer à un concours international (11 nations). Il a ramené 2 médailles d'or, mais ce qui l'a marqué, ce fut la découverte de l'importance du détail, qu'il partage avec le pays du Soleil levant. Un pays qui le considère comme une star. "J'y vais 2 fois par an. C'est un marché très important, et on enregistre un retour immédiat", dit Yannick Alléno, qui jongle facilement entre sa casquette de chef et celle de businessman.
Défenseur du terroir
parisien
Né à Puteaux,
dans les Hauts-de-Seine, il y a 38 ans, Yannick Alléno revendique le terroir
parisien, qu'il n'a jamais quitté. Avec un BEP cuisine obtenu au lycée
Santos Dumont de Saint-Cloud, il a commencé son apprentissage en pâtisserie
avec Jacky Fréon avant d'intégrer le Royal Monceau comme commis. En 1990,
il rejoint le Sofitel Sèvres comme demi-chef puis chef de partie avant d'occuper
le même poste au Meurice (déjà). C'est en 1994 qu'il arrive chez
Drouant comme chef adjoint dans l'équipe de Louis Grondard.
Et en 1999, c'est l'aventure du Scribe avec 2 étoiles obtenues rapidement.
En 2003, Le Meurice lui offre "l'écrin rêvé pour exercer sa passion".
Toujours Paris. "Ma cuisine est comme ma ville, et ma ville, c'est Paris. Aujourd'hui,
je veux que ma cuisine permette de codifier et de retrouver les plus belles créations
de la gastronomie parisienne, entièrement recréées et repensées
au goût du siècle", déclare Yannick Alléno.
De ses parents, qui ont tenu plusieurs bistrots
en région parisienne, il
a appris, derrière le comptoir, l'importance du contact avec les clients et
le travail sans compter ses heures. Alors, midi et soir, il va en salle. Il va saluer
ses clients et discuter avec eux. "Je suis à leur disposition et ça
me fait souvent de nouvelles tables bookées. On faisait 7 ME de chiffre
d'affaires, il y a 3 ans, 14 ME aujourd'hui. On s'est donné les moyens
humains. La différence, c'est la proximité avec le client. Notre boulot,
c'est de faire rêver les gens." Et les faire rêver, ça commence
avec l'accueil. Yannick Alléno a tenu à ce que voituriers et concierges,
premier lien avec le client, dégustent sa cuisine : "Ils savent qu'il va
passer un bon moment, et inconsciemment, ils font passer le message au client. C'est
comme d'apprendre à sourire quand on répond au téléphone,
l'interlocuteur ne le voit pas, mais il le ressent."
Il implique aussi son équipe dans sa quête
de perfection. "On vient de faire 50 restaurants parisiens 'trendy' pour étudier
le travail des autres. Une étude de marché en quelque sorte, mais pour
faire différent. Voir ce qui plaît ou déplaît." Ce partage
d'expériences doit déboucher sur un projet commun.
À la rentrée, la salle
du restaurant va être totalement refaite avec une volonté d'innovation
à tous les niveaux, dans la création des arts de la table (concept inédit,
promet le chef) avec des répercussions sur le service, qui devra s'adapter
à la nouveauté. Une nouvelle cuisine est également au programme
"pour répondre aux besoins qui ont explosé en 3 ans". Et comme
il faut battre le fer quand il est chaud, son premier livre étant un gros succès
(4 saisons à la table n° 5 du Meurice, Éditions Glénat),
Yannick Alléno travaille déjà sur le suivant. Son credo : "La
3e étoile, c'est le commencement."
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Le Meurice
Hôtel Le Meurice
228 rue de Rivoli
75001 Paris
www.meuricehotel.fr
CA 2006
: 3,7 ME HT Ticket moyen/jour : 180 E (midi), 350 E (soir) Nbre couverts/jour : 80 Places assises : 40 Effectif : 35 personnes en cuisine, 30 en salle Fermetures annuelles : 4 semaines en été, 2 en hiver Repos hebdomadaire : Samedi et dimanche
Bio express Vêtements professionnels
: Bragard Secteur d'investissements dans les 6
prochains mois ? |
Complément d'article
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Chaud-froid de sole à la duxelles
de champignons, fumet légèrement gélifié et crème fouettée
aux moules de Bouchot
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L'Hôtellerie Restauration n° 3027 Magazine 3 mai 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE