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À l’occasion de la journée mondiale

des réfugiés, le 20 juin dernier, Food

Sweet Food, en collaboration avec

le HCR - l’agence des Nations unies

pour les réfugiés - et Les Cuistots

migrateurs ont organisé le premier

Refugee Food Festival.

Une dizaine de restaurants parisiens

ont ouvert leur cuisine à des chefs

réfugiés.

Stéphane Jégo

, par exemple,

a accueilli dans son restaurant

l’Ami Jean, le chef syrien

Mohamad

Elkhaldy

pour deux services à

quatre mains fusionnant les cuisines

française et syrienne.

C’est une entreprise

sociale, mais nous

ne sommes pas

subventionnés.

La rentabilité du

projet a toujours été

une évidence pour

nous, comme son

impact positif.”

ligne puis sont convoqués pour un entretien au

cours duquel ils feront goûter leurs spécialités.

Louis Jacquot, également détenteur d’un CAP

cuisine passé au lycée Belliard à Paris (XVIII

e

),

se trouve alors face à des profils très variés :

“Certains étaient chefs et travaillaient dans des

restaurants, tandis que d’autres ont des expé-

riences moins professionnelles, mais connaissent

parfaitement les plats familiaux et identitaires

de leur pays d’origine. Il faut ensuite détermi-

ner leur niveau, tester leurs connaissances, leurs

motivations. Mais il ne faut jamais oublier qu’ils

ont tout perdu, souvent en très peu de temps. Il

faut faire preuve de patience et de respect.”

Puis les Cuistots migrateurs ont trouvé une

cuisine au Petit Bain, restaurant et salle de

concert solidaire située sur une péniche amar-

rée au port de la gare, en bord de Seine. Cette

fois, c’est un rendez-vous avec le public, du

mardi au samedi soir, grâce à un stand en tri-

porteur sur le quai, qui permet à l’entreprise

de prendre une nouvelle direction. Ce tripor-

teur va circuler sur divers événements, du Foo-

ding à l’Unesco, en vente directe. Un brunch

le week-end fera aussi bientôt son apparition.

“Aujourd’hui, nous sommes à la recherche d’un

local, de 50 à 100 m², à Paris ou dans la Petite

Couronne, pour y installer notre laboratoire.

Nous voulons développer notre activité trai-

teur car nous avons une offre originale qui plaît

beaucoup. Les clients sont surpris et ravis”

,

poursuit Sébastien Prunier.

Élaborer les cartes avec un chef français

Le duo d’entrepreneurs est également en quête

d’un chef cuisinier français, expérimenté (au

moins dix ans de métier), intéressé par la di-

mension sociale de l’entreprise et par les cui-

sines du monde. Avec chaque cuisinier étran-

ger, il est nécessaire de travailler les recettes, de

les concevoir en petites portions, d’améliorer

l’esthétique parfois, de réduire les quantités

d’épices si besoin… C’est un échange qui doit

s’instaurer entre le cuisinier syrien ou tché-

chène et le chef français afin de développer les

cartes. La collégialité et l’entraide font partie

des valeurs à partager au même titre que les

savoirs.

“Nous voulons continuer à maintenir un lien

direct avec le public que ce soit par le biais de

corners ou de restaurants éphémères. Le contact

entre le public et nos chefs réfugiés est primor-

dial, car il joue un rôle crucial dans le changement

du regard porté sur les migrants”

, estime Louis

Jacquot. À terme, l’ouverture d’un restaurant

est une possibilité. Et pour continuer dans cette

voie, les investisseurs sont les bienvenus.

Sébastien Prunier

Vous en avez fait

l’expérience

et vous avez un

commentaire à faire

www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR246501

Refugee Food Festival

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Le chef syrien

Mohamad Elkhaldy

(gauche) et

Stéphane Jégo

lors du Refugee Food Festival.