L'Hôtellerie Restauration : Comment voyez-vous la nouvelle rentrée qui se profile ?
Joseph Le Gal : J'observe toujours un même engouement pour la cuisine et la pâtisserie, au détriment des métiers de la salle. Il reste donc beaucoup à faire pour donner envie aux jeunes d'aller vers le service. Autre de mes constats, au niveau du réseau de l'Anephot : nous faisons face à une baisse des demandes d'inscription en bac techno. Je pense que le fait d'avoir moins de pratique et moins de périodes de stage, dans la nouvelle version de ce bac, doit jouer.
Du côté de l'apprentissage des langues, des efforts sont-ils encore à faire de la part des établissements ?
Oui, car c'est une grande richesse pour les jeunes de partir étudier dans d'autres pays et, à l'inverse, de recevoir leurs homologues étrangers dans leur lycée. Au printemps 2017, je vais accueillir durant deux semaines au lycée Sainte-Anne de Saint-Nazaire, une délégation de cuisiniers, apprentis et formateurs colombiens. En marge de cette immersion dans un lycée français, ils vont également visiter des châteaux, des vignobles, rencontrer des ostréiculteurs, des paludiers, tester des restaurants.
Quand et où aura lieu le prochain congrès de l'Anephot et quels seront les thèmes des débats ?
Le prochain congrès de l'Anephot aura lieu du 23 au 25 novembre au lycée hôtelier Saint-Martin, à Amiens. Nous aborderons la culture raisonnée, le bio, les circuits courts, le respect de la saisonnalité, le tri sélectif, la gestion des déchets, le tourisme vert… autant de thèmes liés au développement durable, auquel nous devons sensibiliser les jeunes en formation. À titre d'exemple, quand les fraises sont au programme d'un cursus, mieux vaut les traiter en cours lorsque c'est la saison : à nous de nous adapter. À l'issue de ce congrès, j'espère d'ailleurs susciter une prise de conscience sur ces différents thèmes, parmi la centaine de participants, afin qu'ils se mobilisent une fois de retour dans leur établissement.
Au lycée Sainte-Anne, établissement que vous dirigez à Saint-Nazaire, des initiatives ont-elles été prises pour sensibiliser les jeunes au développement durable ?
Oui, bien sûr. Nous venons, par exemple, de créer un jardin de plantes aromatiques et médicinales, nous trions les déchets et nous sensibilisons aussi les jeunes à la lutte contre le gaspillage. Et ce, de la livraison des denrées en cuisine jusqu'à l'épluchage et la découpe des fruits et légumes.
Publié par Anne EVEILLARD