Soixante bougies pour l'hôtel du Parc à Obernai

Obernai (67) Depuis quatre générations, la famille Wucher fait vivre et évoluer cet établissement désormais doté d'un spa et de deux restaurants.

Publié le 24 avril 2015 à 11:51

"L'histoire de cette maison a des allures de saga." Marc Wucher est intarissable dès qu'il évoque l'hôtel du Parc, à Obernai (67). Et pour cause : il y a grandi, vécu, travaillé et aujourd'hui, il a beau être à la retraite, il continue de présider cet établissement 4 étoiles, idéalement situé sur la route des vins d'Alsace.

Tout a commencé il y a soixante ans, en 1954. "Un jour de Pentecôte", précise Marc Wucher. Sa grand-mère, Marie Kuntz, dite "Mamie", ouvre Le Parc, une pension de treize chambres à Obernai. Elle s'installe aux fourneaux pendant que sa fille, Hélène - la mère de Marc -, assure l'accueil de la clientèle et le service. Très vite, c'est le succès et la salle devient trop petite. Il faut l'agrandir. Quatre années plus tard, le Parc se dote d'une nouvelle salle de restaurant et de treize chambres supplémentaires.
 

Entre 500 000 € et 1 M€ d'investissement chaque année

"Enfant, j'étais en pension et, quand je revenais le week-end, c'était la fête à l'hôtel", se souvient Marc Wucher. Très tôt titillé par l'envie de travailler avec sa grand-mère et sa mère, il intègre l'École hôtelière de Strasbourg (67) et en ressort diplômé en 1968. À son arrivée au Parc, en 1969, il amorce une première série de travaux qui permettent notamment de réunir les deux pavillons. Puis, c'est la création d'une dizaine de nouvelles chambres. Suivront, dans les années 1980, l'ouverture d'un bar, d'un bowling, d'une salle de jeux et d'une piscine extérieure. "Nous avons toujours fait en sorte d'avoir une longueur d'avance. D'innover pour mieux nous démarquer et continuer de surprendre notre clientèle", explique Marc Wucher. Ainsi a-t-il anticipé la vogue du spa : "Dès 1990, nous avons installé une piscine à remous, avec sauna et hammam." Depuis, le spa du Parc s'est modernisé et agrandi. Rebaptisé Asiane Spa en 2005, il propose désormais des massages inspirés de l'Inde, du Maroc et du Japon. "Chaque année, nous investissons entre 500 000 € et 1 M€ en travaux pour notre établissement", reconnaît le président de l'hôtel du Parc.

Avant-gardiste, Marc Wucher a même imaginé la version bistrot du restaurant gastronomique du Parc avant l'heure. "Dès 1997, alors que Le Parc venait de décrocher sa quatrième étoile, nous avons ouvert la Stub, une table alsacienne traditionnelle en hommage à la cuisine de mamie [décédée en 1979, NDLR]." À 91 ans, sa fille Hélène arrive encore la première dans les cuisines du Parc chaque matin, vers 5 h 30, "pour ouvrir les volets et préparer le café", confie son arrière-petit-fils, Maxime Wucher. Car la relève est déjà dans les starting-blocks.
 

Maxime et Marie Wucher dans les pas de leur père

"Avec ma femme Monique, qui veille elle aussi à la bonne marche du Parc, nous avons transmis le virus à nos deux enfants, Maxime et Marie", raconte Marc Wucher. Pensionnaires comme leur père, lorsqu'ils rentraient le week-end à l'hôtel du Parc, c'était pour "découvrir nos métiers". Leur argent de poche, "ils le gagnaient en travaillant à l'hôtel ou au restaurant". Il y avait le déjeuner hebdomadaire en famille. "Plus les enfants grandissaient, plus ils aimaient découvrir les tables de référence de la région." Ensuite, Maxime et Marie Wucher enchaînent l'École hôtelière de Strasbourg, puis celle de Lausanne. Lui va faire ses armes à Singapour, où il gravit les échelons - jusqu'à devenir directeur de la restauration - au sein d'établissements comme le Rafles, le Shangri-La et le Mandarin Oriental. Elle, motivée par la pâtisserie, débute chez Christophe Michalak, au Plaza Athénée, puis s'expatrier chez Freddy Schmitt à Tokyo, Joël Robuchon à Las Vegas, et Yannick Alléno à Dubaï. Deux parcours sans faute, à l'issue desquels les enfants Wucher ont envie de revenir à Obernai, pour reprendre le flambeau.

Aujourd'hui, Le Parc mise sur sa tradition familiale. La quatrième génération apporte un regard neuf sur l'institution. Maxime Wucher a repris la direction générale de l'entreprise, sa soeur, Marie, et son conjoint Cyril Bonnard, sont en cuisine : elle en pâtisserie, lui en tant qu'chef exécutif, après avoir travaillé notamment aux côtés de Pierre Gagnaire. "J'accompagne mes enfants pour réussir la transmission", assure Marc Wucher. Il veut les aider à "faire évoluer Le Parc petit à petit, sans bousculer les habitudes des clients les plus anciens, pour lesquels je suis encore un repère. Mamie peut être fière. Nous sommes partis de zéro, sans argent. Nous dormions à trois dans la même chambre, avec elle et ma mère, et en 2014 Le Parc existe toujours grâce à l'engagement de toute une famille."


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Publié par Anne EVEILLARD



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