Jo et Pierre Charlot aiment les défis. En particulier mettre en valeur de bâtiments historiques qui souffrent des outrages du temps. Le dernier challenge en date les a conduits à racheter, il y a trois ans, l'Hôtel Entraigues. Dans le coeur d'Uzès, il était fermé suite à une liquidation. Au menu, vingt mois de chantier pour une remise en état de l'ensemble qui offre une superficie 1 000 m² répartis sur trois étages.
"Il a fallu rapidement mettre hors d'eau les deux hôtels particuliers des XV° et XVII° siècles qui le composent car il y avait de nombreuses infiltrations. Ensuite, mon mari, qui a la passion de la restauration, a cassé des cloisons inutiles afin de valoriser les salles voûtées du bas, retaillé certaines pierres et ensemble nous avons repensé l'organisation des chambres", explique Jo Charlot. Elle a travaillé dans la restauration étoilée à Paris et créé Ô Délices, voilà vingt-quatre ans, à Nîmes.
Terrasse et piscine pour atouts
Le résultat de cette vaste campagne de travaux est remarquable. Un ensemble de seize chambres et trois suites d'une surface de 14 à 50 m², dont les tarifs varient de 180 à 348 €. Qu'il s'agisse de la literie, des produits d'accueil de la salle de bains ou du linge de lit tissé sur mesure au Portugal, le sens du détail a été poussé très loin. "Pour le mobilier des chambres, nous avons chiné et aussi choisi des objets de créateurs. Nous n'avons rien conservé de ce qui restait de la précédente exploitation. Parmi les premiers clients, des habitués de l'ancien hôtel ne reconnaissaient pas les lieux", savoure la propriétaire. Et pour finir de les surprendre, elle les invite à profiter de la terrasse qui domine les toits et de la piscine (elle aussi remise en état), la seule proposée par un hôtel en ville avec vue sur la tour Fenestrelle.
Ouvert depuis le 24 juillet, l'Hôtel Entraigues attend la confirmation de son classement en quatre étoiles avec confiance. Pendant ce temps, elle réfléchit à la meilleure manière de répondre à l'attente de ses hôtes en matière de restauration. Certes, les lieux où manger ne manquent pas à Uzès, mais en attendant de bien définir son projet, Jo Charlot a convaincu deux amis sommeliers de bâtir une carte des vins régionale valorisant de petits producteurs. "C'est une base d'apéritif dînatoire que je vais compléter avec des planches de charcuterie ou de fromage, dans un premier temps."
Publié par Jean BERNARD
mercredi 19 août 2015