"Notre philosophie est d'être toujours en mouvement", explique Gérard
Bertrand. Une philosophie qui a transformé l'entreprise familiale, reprise
en 1987 : un groupe de 11 domaines et 600 hectares, avec des vins distribués
dans plus de 100 pays. Le vigneron-entrepreneur a installé le siège du groupe
au château L'Hospitalet, au coeur du massif de la Clape, sur la route de Narbonne
vers la Méditerranée. Cet ancien hospice de 1561, racheté en 2002, est devenu
un complexe oenotouristique dédié à 'l'art de vivre les vins du Sud', avec 1 000
hectares de garrigue et vignes cultivées en biodynamie, un hôtel de 38
chambres, un restaurant (avec le chef Laurent Chabert) et cave de dégustation, un espace d'art
contemporain, des concerts et un festival de jazz fin juillet. Le lieu
fonctionne toute année : séminaires d'entreprises en semaine, clientèle
régionale en fin de semaine, clientèle nationale et anglo-saxonne en séjour
vacances. Les réservations à l'avance et dernière minute s'équilibrent, comme l'explique
Alexandre Agop, le directeur du site.
Des chambres sous le signe des domaines viticoles
La nouvelle région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon offre à Narbonne
une position stratégique : c'était le moment idéal pour faire monter en
gamme le domaine. "Dans le cadre de la nouvelle
région, il faut passer du savoir-faire au faire savoir, travailler entre les
différents domaines pour packager des offres oenotouristiques." Une fermeture de deux semaines en fin d'année a permis de rénover toutes
les chambres. Agnès Bourdiol,
de Vues d'intérieurs, a réalisé cette transformation en respectant le lieu et
le cahier des charges. La palette de couleurs va des tons rouille des vignes et
de la terre, au gris bleu de la mer et du ciel. Chaque chambre porte le nom d'un
domaine ou d'un cépage, le présente en grande photo et l'offre à déguster. Le
résultat donne un univers singulier et cohérent. La réception évolue avec une
décoration éphémère, création unique d'un artisan ébéniste local. Les prix n'ont
pas changé (à partir de 120 € la chambre classique), les retours des clients
sont positifs, et cette transformation va maintenant gagner le restaurant.
Publié par Anne-Sophie THÉROND