Les Bouches-du-Rhône, au même titre que Paris, ont été déclarés en zone active de circulation du virus le 14 août, ce qui permet aux préfets de prendre des mesures plus coercitives. Ces derniers jours, une fermeture des restaurants et des bars était évoquée à partir de 20 h. Les professionnels ont alors protesté contre une mesure qui leur fait perdre un service par jour en pleine saison. Ils étaient soutenus par la maire de Marseille, Michèle Rubirola, qui a déclaré qu'on ne pouvait pas "sérieusement empêcher les gens de se retrouver". Elle avait plaidé pour une fermeture vers 23 h-minuit afin "de favoriser l'économie de tous ceux qui ont souffert du confinement". Le préfet Christophe Mirmand avait répondu que la situation était "suffisamment alarmante pour que des mesures complémentaires puissent être envisagées", mais il a donc entendu cet argument.
La nouvelle est tombée mardi soir et face à la crainte de perdre un service, cette fermeture anticipée est vécue comme un moindre mal. Néanmoins, les professionnels ont le sentiment d'être une nouvelle fois stigmatisés. "Une fois de plus, ce sont les cafetiers et les restaurateurs qui sont montrés du doigt, a déclaré Frédéric Jeanjean, secrétaire général de l'Umih des Bouches-du-Rhône sur LCI. On comprend qu'ici, la destination touristique va en prendre un grand coup dans les dents. Ce que nous ne comprenons pas non plus, c'est que tous les soirs, le Vieux Port se transforme en gigantesque marché sauvage, et là, apparemment, le virus ne circulerait pas... Il me semble qu'il aurait fallu agir de façon plus large sur l'ensemble des gens qui ne respecte pas les gestes barrières, sur l'ensemble des situations qui posent problème. Cela a été partiellement pris en compte en limitant les soirées festives et privées, mais il va falloir aller plus loin. Quand on voit l'usage qui est fait l'hyper centre le soir, et qu'on vient nous chercher, nous cafétiers, on se dit qu'il y a peut-être une cécité de la part des pouvoirs publics".
"L'inconvénient principal, c'est que ça soit annoncé à la dernière minute, comme lors de l'annonce du confinement", a souligné Frédéric Boivent, directeur général de l’hôtel-restaurant 5 étoiles Le Pigonnet à Aix-en-Provence et membre du GNI sur franceinfo. On nous a imposé des règles sanitaires très strictes et le risque, c'est qu'en fermant les établissements plus tôt, on encourage les gens à se regrouper dans des endroits privés où les règles ne sont pas respectées". Cette mesure est "une sanction contre des établissements qui respectent des règles",
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Publié par Nadine LEMOINE