“Les nuisances sonores sont un problème récurrent et plutôt parisien. Nos clients de province souffrent moins du partage de l’espace public qui est moins concentré”, constate Adrien Gahinet, du cabinet de conseil en restauration Sophradrien. Gilles Pourbaix, président du réseau Vivre Paris ! qui fédère une vingtaine d’associations de quartiers, précise toutefois : “Ce n’est pas un problème avec les restaurateurs. À part quelques éclats de rire, les situations sont très acceptables. Les gens sont assis et mangent. Nous ne sommes pas dans des enclos avec des jeunes debout et ivres, qui s’étendent jusqu’à occuper la chaussée. En revanche, les bars parisiens sont peu syndicalisés. Beaucoup ont des comportements de voyous. ” Et de s’emporter : “À cause des bars, dans le quartier Jean-Pierre Timbaud [Paris, XIe], il a été mesuré un bruit plus fort à 2 heures du matin que dans la journée ! ”
Les terrasses peuvent aussi pacifier un quartier
“Paris manœuvre pour pérenniser ces terrasses au détriment des voitures et des riverains. Nous refusons qu’elles deviennent saisonnières. Les Parisiens ne se rendent pas compte qu’ils vivraient alors, chaque année, six mois de fête de la bière en bas de chez eux. Nous demandons l’interdiction des extensions devant les immeubles voisins ou les trottoirs d’en face, la présence de chuteurs qui sont très efficaces, mais surtout la généralisation des méduses. Ces capteurs directionnels, à l’essai rue des Lombards, sont imparables et démontrent la réalité, la nature, l’intensité, la répétition et l’origine d’une nuisance sonore !”, liste Gilles Pourbaix.
“L’installation d’une terrasse doit faire l’objet d’un échange avec les voisins. C’est dans la charte de la ville. Il ne s’agit pas de juste signer. Il faut engager ces échanges de nature à déminer en amont des conflits à venir”, ajoute Adrien Gahinet. “Les tensions sur le bruit vont être contraintes par la météo et la prolongation du couvre-feu jusqu’à l’été. Le temps de voir ce qui marche ou pas”, positive Bernard Boutboul, du cabinet Gira. Et Gilles Pourbaix en convient, la réouverture des terrasses peut aussi être salvatrice. “L’été dernier, au premier jour de l’ouverture, nous avons été applaudis comme [l’avaient été] les soignants. La place Emile Goudeau était devenue le lieu de pique-niques sauvages et alcoolisés jusqu’à l’aube. En redéployant notre terrasse, le calme est revenu”, rappelle Choukri Chamkhia, le gérant du Relais de la Butte à Paris (XVIIIe).
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Publié par Francois PONT