Le constat est sans appel. Selon une étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), parue en mai dernier, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année en France. Soit l'équivalent de 16 milliards d'euros et de 15,3 millions de tonnes de CO2. Ramené à chaque Français, cela représente 29 kg d'aliments jetés chaque année chez soi, et 155 kg sur l'ensemble de la chaîne alimentaire. La valeur de la nourriture ainsi perdue représente 240 euros par an et par personne. Le scénario n'est pas meilleur du côté de la restauration. Toujours selon l'Ademe, on gaspille 4 fois plus en restauration collective et commerciale qu'au foyer : à savoir 130g par convive et par repas contre 32g au sein d'un ménage.
"Jeter moins, c'est manger mieux"
À l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire du 16 octobre dernier, le ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt a lancé une nouvelle campagne de communication. Le message véhiculé par une pléiade de personnages qui vont de Cendrillon au Petit Poucet : "Jeter moins, c'est manger mieux." Une façon d'inciter à acheter différemment. "En particulier les produits frais que certains se procurent en trop grande quantité ou conservent mal", observe David Brouque, expert du ministère de l'Agriculture.
Formation à l'anti-gaspi et dons de denrées alimentaires
Parallèlement à cette campagne de communication, les membres du comité opérationnel du Pacte de lutte contre le gaspillage alimentaire se sont réunis le 16 octobre. Ils ont profité de cette journée de mobilisation et d'information pour "faire un point d'avancement des mesures du Pacte et définir les orientations stratégiques de la nouvelle feuille de route", détaille David Brouque. "Nous sommes en phase de rédaction de dix engagements assortis de 19 mesures opérationnelles qui seront mises en place sur 3 ans", poursuit-il. Parmi ces mesures, citons la création de modules de formation continue sur le thème de l'anti-gaspi à destination des professionnels de la restauration, ou encore l'incitation au don de denrées alimentaires notamment grâce à une meilleure gestion des invendus. Des partis pris relayés le 16 octobre sur le parvis de l'Hôtel de Ville, à Paris, par le ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt en personne. Stéphane Le Foll a ainsi donné le coup d'envoi d'un brunch anti-gaspi, animé par huit chefs de renom. Parmi eux, David Rathgeber, Thierry Marx ou encore Pierre Sang.
Publié par Anne EVEILLARD