L’obligation du pass sanitaire à partir du 1er aout suscite beaucoup d’émoi. Pour Patrice Mounier, président de l’Umih, l’annonce du président de la République a d’abord provoqué une « réaction de stupeur chez tous les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration parce que nous imposer un contrôle auprès de nos clients avec si peu de temps pour s’y préparer, c’est extrêmement perturbant ». Mais reconnait le dirigeant syndical « en réfléchissant vite, on se dit qu’il n’a parlé que de lieux clos et comme au mois de mai le gouvernement avait permis la réouverture des terrasses bien avant la réouverture des salles, nous sommes certains de pouvoir continuer à travailler en terrasse, sans jouer les gendarmes auprès de nos clients. A l’intérieur oui, à l’extérieur non. » Nouvelle déconvenue cependant, le pass devra être demandé également en terrasse. « C’est complétement fou » s’insurgent les professionnels du Vaucluse qui précisent pourtant : « Nous sommes pour le pass sanitaire, c’est très important parce que ce sera le résultat de la vaccination acceptée par la plupart des Françaises et Français, et que cette vaccination nous protégera toutes et tous. Les Français le savent bien puisque les rendez-vous pour se faire vacciner ont explosé depuis le discours du président. »
Une précipitation aux multiples conséquences
Mais « Le gouvernement n’a pas pris conscience qu’au même moment les annulations des réservations hôtelières ont aussi explosé, par dizaine dans chaque hôtel du département, les vacanciers et touristes annulent leurs vacances, alors que dans le discours du président le mot hôtel n’a même pas été prononcé. Si le variant Delta est à l’origine de cette précipitation, nous pouvons le comprendre et préparer nos établissements à recevoir les clients avec un pass sanitaire mais avec un calendrier approprié. » Pour Patrice Mounier, le bon sens voudrait que l’on permette aux cafés, restaurants, hôtels de servir les clients en terrasse jusqu’au 15 septembre sans vérification du pass sanitaire, avec avec une vérification pour ceux qui mangeront à l’intérieur - nous savons le faire puisque les discothèques ont réouvertes le 9/07 avec le PASS-sanitaire et que le résultat est très encourageant - et la saison se terminant nous pourrons alors mettre en place la vérification du pass sanitaire de nos clients qui nous l’espérons seront à cette date, très nombreux à s’être fait vaccinés. ». Les problèmes vont se multiplier. « Nous ne vous parlons même pas de la difficulté à vérifier un pass sanitaire sur une terrasse, notamment avec des jeunes avec qui à l’époque, les discussions sur le port du masque ont été très difficiles. Nous ne pouvons pas perdre notre saison, nous avons besoin de travailler et même si les aides continueront, nous voulons tout simplement travailler. Pour ce qui est de la vaccination de nos salariés, c’est beaucoup plus grave et cela doit relever de la loi, du code du travail, de nos conventions collectives. Nous ne pouvons pas être les juges dans cette affaire, nous ne pouvons pas licencier un employé pour un tel motif. La loi doit être amendée au Parlement (nous avons écrit à nos parlementaires vauclusiens) pour que nous puissions finir notre saison, pour que nos salariés ne soient pas virés du jour au lendemain, pour que les amendes et délits dont on parle ne soient pas dans cette loi tout cela à cause d’un pass sanitaire, d’une précipitation extrême et d’un manque de concertation ».
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vendredi 16 juillet 2021