Dans une interview accordée au Parisien, Thierry Grégoire, président de la branche des saisonniers, actuellement en négociation avec les partenaires sociaux, a listé plusieurs pistes de réflexion pour remédier aux difficultés de recrutement dans les CHR. La première d’entre elles est une augmentation des salaires allant de 6 à 9 %. En effet, le dernier accord sur la grille des salaires datant de 2018, la rémunération aux premiers échelons débute en deçà des minima sociaux. Toutefois, rappelle Thierry Grégoire : “En France on ne peut pas payer en dessous du smic. Même si notre grille n’est pas à jour, nos salariés sont payés, a minima, au smic, décalés de 1 % au niveau 1 échelon 1.” Mais d’en convenir : “On a ce qu’on mérite. Si nous n’arrivons pas à recruter, c’est parce que nous avons une grille salariale obsolète. Nous pâtissons aussi du comportement d’une minorité de professionnels indélicats.”
D’autres pistes sont envisagées par le syndicat : le versement d’un treizième mois, une négociation, à partir de mars 2022, pour mettre en place un intéressement ou une participation, ou encore la possibilité de ne pas travailler un week-end par mois.
En revanche, le président des saisonniers de l’Umih rejette la possibilité de rémunérer davantage le travail du dimanche : “Nous sommes opposés à toutes négociations sur ce sujet. Cela déséquilibrerait notre modèle économique.”
Le GNI “déplore cette annonce”
Mais le dirigeant syndical ne mâche pas ses mots : “L’État n’a pas à (…) nous pointer du doigt, comme il le fait depuis deux mois, en nous présentant presque comme des ‘salauds de patrons’. Nous ne serons pas pris dans le calendrier électoral de la présidentielle.” Au contraire, Thierry Grégoire réclame l’aide de l’État, par la suppression des exonérations de charges sur les bas salaires qui, dit-il “récompensent les entreprises qui payent au smic” et demande au contraire des exonérations pour les niveaux de rémunération intermédiaires. Enfin, il souhaite la suppression de la loi sur l’avantage en nature nourriture et propose de la remplacer par l’attribution de titres-restaurants.
Le Groupement national des indépendants (GNI) ne s’associe pas à cette prise de parole. "Je déplore cette annonce, tant sur le fond que sur la forme, qui ne peut que venir troubler les négociations sociales", nous a confié Didier Chenet, son président. "Les négociations sociales et les propositions sur lesquelles peuvent participer les différentes organisations patronales se débattent entre les organisations patronales, puis avec les organisations de salariés dans un second temps", mais “ne se mènent pas sur la place publique”, a-t-il insisté.
mercredi 6 octobre 2021