Hospitalité engagée : vers une nouvelle attractivité des CHR

Paris (75) Lors d'EquipHotel, une conférence a eu lieu sur le thème de l'hospitalité engagée, qui était également celui du salon. Une problématique qui touche à la fois la clientèle du secteur, mais aussi ses salariés.

Publié le 14 novembre 2022 à 16:46

Le 8 novembre dernier, au salon EquipHotel, s’est tenu une conférence animée par Anne Eveillard, journaliste et collaboratrice à L’hôtellerie-Restauration, sur l’attractivité dans le secteur des CHR, avec la participation de Didier Chenet, président du GNI, Thierry Marx, président de l’Umih, Dominique Restino, président de la CCI Île-de-France, et Guillaume Kasbarian, député et président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

“Il faut travailler sur l’attractivité de nos métiers, de la façon la plus large possible, a tout de suite précisé Thierry Marx. l’hospitalité ce n’est pas uniquement pour nos clients, mais doit aussi être au service de nos collaborateurs. L’impact sociétal et environnemental sont des sujets qui touchent beaucoup les jeunes.Ils qui ont un autre regard sur le contrat de travail et ne veulent plus avoir un rapport sacrifié au travail.”

“En ce qui concerne l’attractivité de nos métiers, il faut arrêter de se culpabiliser. Nos métiers ne sont pas les seuls à être contraignants”, a nuancé Didier Chenet. Le président du GNI a rappelé que la rémunération des salariés a été revalorisé cette année de façon conséquente, avec une nouvelle grille de salaires mais aussi avec une grille de classification qui prendra mieux en compte l’expérience professionnelle des salariés.

Guillaume Kasbarian s’est quant à lui concentré sur ce qui va bien : le secteur représente 8 % du PIB et plus de deux millions de personnes y travaillent. La saison touristique a été bonne, malgré l’inflation, l’augmentation des coûts matières, la crise énergétique et les problèmes de recrutement.

 

Le logement un problème majeur pour le recrutement

Le député d’Eure-et-Loir, alerté par les professionnels sur les difficultés de logement pour les saisonniers, a tenu à rappeler le lancement d’une mission d’information à l’Assemblée nationale sur le logement dans les stations touristiques. Les loyers trop élevés dans les régions touristiques sont un problème majeur qui contribue à la pénurie de personne. “Une partie des logements sociaux devrait être réservée aux salariés travaillant dans les CHR et les commerces, a rebondi Didier Chenet. Si on loge notre personnel, on ne peut pas récupérer la TVA sur le montant de la location. De même, si vous achetez un immeuble pour loger votre personnel, vous ne pouvez pas non plus récupérer la TVA.” Autre phénomène qui contribue au manque de logement, les propriétaires, qui préfèrent louer leurs biens sur les plateformes comme Airbnb. “Au cœur de Miami, il est interdit de faire des locations Airbnb. La limitation à 120 jours de location par an, c’est beaucoup trop long. Ces plateformes déstabilisent notre société”, a ajouté, Thierry Marx.

 

“L’apprentissage c’est la voie royale”

Du côté de la formation, “l’apprentissage c’est la voie royale”, a estimé Didier Chenet. Mais le président du GNI a tempéré : “La gestion est assurée par France Compétences et les professionnels, mais malheureusement, c’est France Compétences qui décide seul. Le financement des coûts des contrats en BP et CAP a été fortement diminué, alors qu’il s’agit des deux catégories de diplômes phare de la branche des CHR.” Dominique Restino, à la tête d’un organisme qui forme 70 000 jeunes par an et 30 000 personnes en formation continue, a dressé un tableau peu reluisant : “En Île-de-France, on cumule tous les problèmes : le coût du foncier est beaucoup plus important qu’en province, ainsi que le salaire des enseignants, alors que la prise en charge des contrats est partout la même, quelle que soit la région. Nos écoles ont besoin d’investissements impérieux afin qu’elles soient en mesure de proposer le même matériel que les jeunes vont trouver dans les entreprises.” Sans parler du nombre important de décrocheurs en apprentissage, lequel dure trop longtemps, avec une partie scolaire trop protectrice, selon le président de la CCI Île-de-France.

“Il faut permettre aux jeunes qui rentrent en apprentissage de découvrir au plus vite la relation en entreprise, il faut que le jeune soit très rapidement au contact du métier qu’il veut faire”, a abondé Thierry Marx, pour qui les jeunes, parce qu’ils sont plus connectés, apprennent plus vite.

“Les chefs d’entreprises doivent aussi balayer devant leur porte. Un apprenti et là pour apprendre, il n’est pas un salarié à 100 %. Il ne faut pas l’oublier”, a conclu Didier Chenet.

 

Equip'Hotel #Hospitalité#


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Publié par Pascale CARBILLET



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