Depuis fin décembre, l’Hôtel du Palais de Biarritz et son chef étoilé Aurélien Largeau sont au cœur d’un imbroglio médiatique. Tout est parti des révélations du journal Sud Ouest, qui décrivait dans un article le bizutage dégradant subi par un jeune commis, dans les cuisines du palace, en présence de la brigade. Des photos et vidéos de la scène, datant du 2 décembre, auraient circulé sur les réseaux sociaux avant d’être effacées. Certains membres du personnel auraient été choqués. Le groupe Hyatt, qui exploite l’hôtel du Palais sous sa marque Unbound Collection, a indiqué avoir mené une enquête interne et a déclaré que cet “incident ne reflète pas les valeurs fortes défendues par l’enseigne”. Le groupe a confirmé la fin de sa collaboration avec le chef - recruté en 2020 et étoilé Michelin en 2022 pour la Table d’Aurélien Largeau - le 21 décembre. Le parquet de Bayonne a initié le 28 décembre, à sa propre initiative et en l’absence de plainte, une enquête préliminaire pour agression sexuelle et violences.
Aurélien Largeau – ainsi que le jeune (en réalité demi-chef de partie), très affectés par cette affaire, ont chacun contesté et démenti par voie de presse les faits relatés par le journal Sud Ouest. Le jeune homme défend son ancien chef, qui, lui, condamne toute forme d’humiliation au sein des brigades.
Un licenciement porté aux prud’hommes
Lors d’une interview sur BFM TV, maître Alexandra Sabbe-Ferri, l’avocate d’Aurélien Largeau, a expliqué que le demi-chef de partie a organisé un pot pour son départ - il a depuis rejoint, de son plein gré, un établissement parisien prestigieux après deux ans à l’Hôtel du Palais - initiant de lui-même “une blague qu’il ne souhaite pas détailler, sans aucune gravité dans les faits – peut-être contraire aux valeurs d’Hyatt, comme le groupe le déclare, mais est-ce répréhensible ? Est-ce que cela justifie un tel lynchage ?”, s’interroge l’avocate, qui indique engager des actions en diffamation contre le journal Sud Ouest. Elle souligne par ailleurs qu’Aurélien Largeau conteste son licenciement. “Il avait une cible dans le dos depuis mars 2023, à cause de dissensions internes avec Hyatt France, qui s’est servi de ce prétexte pour le licencier”, assure-t-elle, prévoyant de démontrer cela devant le conseil de prud’hommes. L’établissement est géré par une société d’économie mixte, dont la ville de Biarritz détient une part majoritaire.
L'affaire a été classée sans suite par le parquet de Bayonne le mardi 9 janvier
Publié par Laetitia BONNET-MUNDSCHAU
jeudi 11 janvier 2024