Le chiffre d’affaires de la consommation hors domicile aura progressé de 3 % en 2022 par rapport à 2019, avec un dernier trimestre à + 7 %. La restauration commerciale a consolidé sa reprise l’année dernière avec une progression de 5 %, alors que la restauration collective ne s’est rapprochée que progressivement de son niveau d’activité de 2019 (- 4 % en décembre 2022). Cependant, corrigée de l’inflation la croissance en volume de la restauration commerciale reste modeste, comprise entre – 15 % et + 4 % selon les trimestres.
Un début d’année sur une dynamique positive
Le début de 2023 montre une progression de 23 % du chiffre d’affaires de la consommation hors domicile en janvier et février par rapport à la même période de 2022 (+ 8 % par rapport à 2019). Tous les segments de la restauration hors domicile sont en croissance, mais la restauration commerciale enregistre les meilleures performances avec une hausse de 29 % de son chiffre d’affaires pour les deux premiers mois de l’année par rapport à 2022 (+ 13 % par rapport à 2019). Hors inflation, la croissance en volume est significative par rapport à l’an dernier : + 21 % en janvier et + 11 % en février. La progression de chiffre d’affaires en janvier février s’établit à + 15 % pour la restauration collective et à 11 % pour le commerce de proximité. Ces bons chiffres sont tirés par une bonne activité du tourisme d’hiver et par le dynamisme des évènements d’entreprises et des déplacements d’affaires. Ils s’expliquent aussi par la tendance très positive observée en fin d’année 2022. C’est la consommation sur place qui tire la hausse de la fréquentation : elle est en progression de 37 % entre février 2022 et février 2023, alors que la livraison de repas est en baisse de 5 % pour la même période et que le repas à emporter est quasiment stable (+2 %). Au total, 46 % des repas hors domicile ont été consommés sur place sur la période décembre 2022/février 2023, contre 38 % l’an dernier. Ce regain d’intérêt pour la consommation sur place s’explique en partie par la baisse de la part du télétravail, qui ne représentait plus en février que 17 % en moyenne du temps de travail, contre 24 % en 2022
Inflation : une situation hétérogène
De manière globale, les hausses de prix subies par les restaurateurs ont tendance à s’accélérer : + 16,2 % pour le premier trimestre contre 12,7 % au dernier trimestre de 2022. Le surgelé est particulièrement impacté par les hausses (+ 24,6 % au premier trimestre) contre 16,4 % pour les produits frais et 14,7 % pour l’épicerie. Selon les segments de la restauration, la hausse du panier d’achats varie de 14 à 28 % pour la restauration commerciale et se situe en moyenne à 25 % pour la restauration collective et la boulangerie-pâtisserie.
Quelles perspectives pour 2023 ?
Sur la base d’une dizaine de paramètres (arbitrages des consommateurs, niveau d’inflation, restrictions liées à l’énergie, climat social, météo, climat géopolitique…), Food Service Vision a élaboré des hypothèses d’évolution du secteur de la restauration d’ici la fin de l’année. Selon les scenarios, le marché de la consommation hors domicile devrait connaître une croissance entre + 6 % (scénario défavorable) et + 12 % (scénario favorable) en valeur cette année versus 2022, soit un rythme moins élevé que celui observé durant les deux premiers mois de l’année en raison des pressions inflationnistes qui devraient demeurer fortes au cours des prochains mois et des interrogations sur les arbitrages de consommation des ménages. Dans la version défavorable, le marché perdrait 2 % en volume et gagnerait 8 % en valeur. Dans le scénario plus favorable, le marché serait à + 6 % en volume et + 6 % en valeur. La réalisation de l’un ou l’autre de ces scénarios va dépendre de l’équilibre entre des moteurs de consommation (envie des consommateurs de se faire plaisir, demande B2B forte, ...) et la tension sur le pouvoir d’achat des ménages et le climat des affaires.
(Source : Food Service Vision)