"Le bruit est le problème, a reconnu Jérémy Novais, les clients sortent fumer, discutent et il y a le fond musical. Ce n'était pas excessif mais suffisant pour déranger. La décision du tribunal est lourde, cependant, nous ne ferons pas appel."
Un verdict qui aura un coût, estimé par les dirigeants à 200 000 € par an minimum, et va provoquer la perte de trois emplois à temps plein. Côté clientèle, il est trop tôt pour tirer un premier bilan mais les habitués pourraient très bien aller voir ailleurs si d'autres espaces ne sont pas plus hospitaliers.
Les professionnels locaux s'inquiètent d'une mesure qui pourrait donner de mauvaises idées à d'autres citoyens. Le Richelieu et L'Abbaye, tous deux au centre de Tulle, prennent leurs précautions, discutent avec le voisinage, avertissent lors des soirées programmées. Tout comme le Molière, dont le patron Michel Lepage reconnaît avoir eu il y a quelque temps un rappel à la loi et qui gère au plus près sa clientèle tardive.
Affaire de civisme
"Nous avons eu des réactions de nos adhérents, reconnaît Michel Solignac, président de l'Umih 19, lui-même établi au Sablier du temps à Argentat. Certains s'inquiètent, partagés entre deux obligations : celle de respecter la loi sur les nuisances nocturnes et celle d'interdire la cigarette à l'intérieur, donc de pousser leurs clients à fumer à l'extérieur. D'autres expriment leur désir d'organiser des soirées festives régulières et craignent qu'on les en empêche."
Le responsable syndical, estimant qu'il est difficile voire impossible de satisfaire toutes les parties, avance cependant une solution : le dialogue avant l'incident.
"Il faut entretenir des relations avec les voisins, prévenir, discuter, estime t-il. Il faut aussi comprendre les habitants qui ont le sommeil dérangé et qui doivent se lever le matin. Le maire de Tulle l'a rappelé récemment, il faut que les coeurs de villes vivent, les bars et restaurants y contribuent et leurs animations en sont des éléments majeurs. Mais il n'est pas simple de contenter les uns et les autres. Peut-être pourrait-on diminuer parfois les décibels ou modérer les bruits de sa clientèle. Les espaces fumeurs sont tout aussi nuisibles au silence que les soirées dansantes, c'est au patron du bar de faire la police." Michel Solignac rappelle aussi que le civisme est une affaire collective et que les citoyens sont appelés à vivre ensemble, en bonne intelligence.
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Publié par Jean-Pierre GOURVEST