Le Groupement national des indépendants (GNI) a commandé une étude auprès du cabinet In Extenso sur les salaires pratiqués dans la profession. Elle a été menée avant la revalorisation salariale qui a eu lieu en ce début d’année, mais elle donne néanmoins des indications concrètes sur les salaires pratiqués dans le secteur. Cela a permis à la profession de rester dans la course de l’attractivité au niveau des salaires avec la signature d’une nouvelle grille, qui est “toujours d’actualité malgré l’inflation” - contrairement à d’autres secteurs - rappelle Emmanuel Achard, président de la commission sociale au sein du GNI. Une grille salariale qu’il convient de toute façon de relativiser : entre ceux qui payaient déjà au-dessus et la pénurie de main-d’œuvre qui pousse les candidats à gonfler leurs prétentions salariales, tout porte à croire que les salaires ne vont faire qu’augmenter.
Pour les partenaires sociaux, place désormais aux négociations concernant la grille de classification et les conditions de travail. Pour cela, plusieurs groupes de travail ont été formés : handicap, égalité professionnelle et qualité de vie au travail.
Pour Emmanuel Achard, “la crise de l’emploi fait qu’il y a un assainissement des mauvaises pratiques”. Néanmoins, il faut aborder les problèmes pour y remédier. L’ordre du jour de la dernière commission mixte paritaire, qui a eu lieu le 31 mai, portait sur la grille de classification. “Il faut à tout prix que les entreprises possèdent un outil lisible”, rappelle-t-il. Une grille a été soumise à signature. Affaire à suivre d’ici quatre semaines.
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Du sur mesure pour embaucher
“Ce dont on s’aperçoit actuellement, c’est que la grille des salaires était une condition nécessaire dans le cadre de nos recrutements mais pas suffisante. Tout ce qui va au-delà, avec les conditions de travail, est également important. Le salaire n’est plus suffisant pour recruter. Le dirigeant est obligé de se remettre en question pour la pérennité de son entreprise, il doit s’adapter aux changements de la société”, insiste Emmanuel Achard. Preuve en est : si les entreprises n’évoluent pas très rapidement, elles n’arriveront plus à recruter, et c’est la mort assurée. On est désormais dans du sur mesure pour embaucher. Si ce discours peut paraître alarmiste, le syndicaliste tempère : “Nous observons que dans beaucoup d’entreprises, les dirigeants ont été capables de se remettre en question. Ils ont remis à plat les plannings, se sont posé des questions sur leur nombre de jours de fermeture, sur la question des coupures…” Mais si ces mesures représentent des avancées sociales, elles ont un coût pour l’entreprise. Des éléments qui seront abordés dans le cadre des groupes de travail pour les officialiser, avec comme chantier prioritaire : la coupure.
Publié par Romy CARRERE