En ce début du mois d'août, Avignon semble vivre une saison touristique normale. Les terrasses de cafés font recette et le Palais des Papes ne manque pas d'admirateurs. Une image qui n'efface pas, auprès des hôteliers, celle d'un mois de juillet douloureux en raison de l'absence du festival de théâtre qui anime la ville trois semaines durant.
“Les conséquences chiffrées sont lourdes et surtout elles pèseront sur nous dans quelques mois”, explique Harald Pons, président du club des hôteliers d'Avignon. Propriétaire de l'hôtel d'Angleterre, un établissement familial créé en 1929, les chiffres qu'il livre parlent d'eux-mêmes. “Lorsque le confinement a été annoncé, j'affichais un prévisionnel d'occupation de 98 % pour juillet. Au final, le TO [taux d'occupation, NDLR] réel s'établit à 33 % et pour mes confrères ouverts tout le mois, il varie entre 30 et 50 %. Mais à cette baisse de fréquentation s'ajoute celle du chiffre d'affaires. Dans mon hôtel trois étoiles de 40 chambres, les clients qui réservent en direct paient pour une nuit entre 100 et 130 € durant le festival. Cette année, je les ai proposées à 80 €. Pour nous et la majorité des professionnels, juillet permet d'assurer la trésorerie qui efface les dettes et assure un hiver tranquille. Je suis donc très inquiet pour l'avenir. Le nôtre et celui de nos fournisseurs de services et de produits.”
Une seule éclaircie : sur les 150 clients ayant réservé avant mars, seuls 4 ont sollicité le remboursement des arrhes. Les autres ont validé leur venue en... 2021.
Ouverture en plusieurs temps
Au sein du groupe Avignon Destination Hôtels, qui gère le Novotel, deux Mercure et un Ibis Style, il a également fallu s'organiser face à cette situation inédite. “Le Mercure Pont d'Avignon [88 clés] et celui Palais des Papes [84 clés] n'ont pas rouvert tout de suite. Le premier devait accueillir les clients le 1er août et le second le 1er septembre. Finalement, en raison de la demande, nous avons anticipé au 21 juillet pour l'un et une semaine plus tard pour tard”, commente Amandine Robert, directrice de ces deux établissements.
Elle aussi a dû adapter sa grille tarifaire passant de 216 € la nuit à 150 ou 160 cette année. “Et pour août, si nous atteignons 50 % de TO, on s'en sortira la tête haute avec pour constat que les réservations sont de plus en plus tardives.” Mais elle regarde à surtout à l'horizon de la rentrée et l'évolution du marché du séminaire qui constitue un élément essentiel d'activité hors saison.
Quant au restaurant du Mercure Pont d'Avignon baptisé Le batelier fou, il n'ouvrira que le 14 août. “Lancé en février dernier il n'a pas eu le temps d'attirer beaucoup de clients jusque-là...”
#avignon#
Publié par Jean BERNARD
vendredi 7 août 2020