L'hôtellerie affiche au mois d'avril une nouvelle dégradation des chiffres d'affaires hébergement, selon le baromètre mensuel établi par Deloitte - In Extenso. Même Paris et la Côte d'Azur, qui avaient plutôt bien résisté jusqu'à présent, marquent le pas et enregistrent des chiffres d'affaires en recul. L'occupation continue d'être pénalisée par un environnement économique morose mais, et Deloitte note même une baisse des prix moyens qui commence à s'installer, et qui n'augure rien de bon pour l'avenir.
Stagnation du PIB, baisse de l'investissement des entreprises, recul de l'investissement des ménages, hausse du chômage… les nouvelles économiques n'incitent clairement pas à l'optimisme. Directement dépendante de l'activité économique et du pouvoir d'achat des ménages, l'hôtellerie est fortement impactée par la conjoncture. Le mois d'avril s'est clôt sur un recul quasi-généralisé des performances du marché hôtelier. La très grande majorité des catégories affichent une nette dégradation du chiffre d'affaires hébergement (RevPAR). Exception faite de l'hôtellerie de grand luxe qui résiste grâce à Paris, le chiffre d'affaires de l'hôtellerie française est en recul de 3 % à 4 % selon les catégories.
Les prix moyens sous pression
Surtout, si jusqu'à présent il existait une certaine hétérogénéité entre les territoires ruraux et les agglomérations, ce mois -ci la baisse des chiffres d'affaires est relativement homogène. Même des destinations comme Paris ou la Côte d'Azur ont enregistré une dégradation de leurs chiffres d'affaires. Si l'hôtellerie de grand luxe progresse dans la capitale, les autres catégories y subissent 2 % à 7 % de baisse du chiffre d'affaires par rapport à l'an passé. La dégradation des chiffres d'affaires est essentiellement portée par la baisse de l'occupation. Ce mouvement s'inscrit dans la continuité de ce que l'on a pu observer depuis plusieurs mois déjà. Plus inquiétant est le fléchissement du prix moyen. Depuis trois mois, il est résolument orienté à la baisse pour la majorité des territoires. Avec une crise économique qui s'éternise et une occupation en retrait, les prix moyens se retrouvent sous pression. Il ne faudrait cependant pas que cette tendance dure trop longtemps. Même s'il ne s'agit pas de jouer à se faire peur, le risque est réel de voir s'engager une guerre des prix qui serait préjudiciable à l'ensemble des hôteliers.