Bilan positif et perspectives audacieuses pour les nuits lyonnaises

Lyon (69) Les salons cosy du Sofitel affichaient complet lors du bilan de l'action commune de l'association des professionnels de la nuit, Sauvez la Nuit et l'Umih Nuit, le 17 avril dernier. La Charte de la vie nocturne, les autorisations tardives ou encore le comité de pilotage figurent parmi les mesures phares.

Publié le 26 avril 2013 à 14:26

Depuis la fondation en 2010 de l'association Sauvez la Nuit, représentant les établissements de nuit lyonnais, la réalité du travail des ces entrepreneurs est passé de l'ombre à la lumière auprès des élus et autorités administratives. Des personnalités et volontés fortes, une synergie efficace entre professionnels de la nuit et syndicats professionnels ont permis de faire évoluer les préjugés sur la vie nocturne et agir en concertation pour que cette branche de la vie sociale et économique puisse travailler, et non pas jouer les gendarmes. "Nous sommes avant tout des entrepreneurs", rappelle Pierre Chambon, président Umih Nuit, lors d'un petit déjeuner bilan au sommet de l'hôtel Sofitel Lyon (IIe), le 17 avril dernier. Un rendez-vous en plein jour et matinal : "Les entrepreneurs ne travaillent pas les nuits uniquement. Et nous n'avons rien à cacher", souligne Pierre Chambon.

Avancement des dossiers sensibles

Thierry Lahon, secrétaire général de Sauvez la Nuit et d'Umih Nuit raconte : "Nous n'avions aucune relation avec les institutions, ou forces de polices, sauf pour des mises en garde ou fermetures administratives. Puis, nous avons réalisé que tous, que nous ayons un petit ou un grand club, nous avions les mêmes problèmes, c'est ainsi que Sauvez la Nuit est née." Pierre Chambon remercie certaines personnes qui ont oeuvré à la construction des échanges. "Quand le dialogue était difficile avec la ville, Annie Mesplede [directrice de cabinet adjointe du site Lyon.fr] a été d'un grand secours."

Il souligne le soutien du Medef, notamment de Blandine Peillon et Yann Feminier. Rappelle l'action et le dynamisme de Laurent Duc, président de l'Umih 69, et président national de l'Hôtellerie. Et de dialogue en échanges, entre autorités et professionnels de la nuit, avec le soutien de l'Umih, les dossiers sensibles ont avancé. "Nous nous sommes aperçus que nous avancions dans le même sens que l'Umih", affirme d'ailleurs Thierry Lahon. L'association et le syndicat se sont d'ailleurs rapprochés officiellement en novembre 2012, et l'Umih Nuit a vu le jour.

"La concertation est un axe prioritaire si nous souhaitons continuer à faire évoluer les nuits lyonnaises", explique Vincent Covolo, vice-président Umih Nuit. Ce dernier et Marc Chabert, également vice-président font un bilan positif. Grâce aux échanges, la Charte de la vie nocturne a progressé dans l'intérêt des professionnels, et non pas seulement en rappel de loi, les autorisations tardives ont été rallongées jusqu'à 4 heures du matin. Et deux dispositifs sont nés. Comité de pilotage et dispositifs de concertation, qui sous la forme de réunions chaque trimestre, permettent d'évoquer questions de sécurité, autorisations, et aussi de réfléchir au rayonnement de la ville et la valorisation des métiers.

Lutte contre la concurrence déloyale

Les objectifs sont nombreux. Les professionnels souhaiteraient le renouvellement de l'arrêté d'interdiction de vente d'alcool avancé à 21 heures. "Chacun son job", lance Pierre Chambon. "On m'a dit que tel épicier vendait de l'alcool jusqu'à 3 heures du matin, avait de la musique dans son épicerie, et donnait même des glaçons", précise-t-il. Il rappelle que c'est de la concurrence déloyale, et également que la CHRD ne représente que 13 % des ventes d'alcool. Autre souhait de l'Umih Nuit : échanger avec l'entreprise de transport lyonnais sur les horaires.

Les autorisations de fermeture des bars à 1 heure et celle des établissements de nuit à 4 heures, laissent les clients attendre les premiers métros jusqu'à 5 heures. Et les salariés terminant à 1 heure ne peuvent pas utiliser les transports publics… "On aimerait aussi une solution mise en place à Strasbourg. Une amende de 67 € pour trouble de l'ordre public. Un équipage de policier ne serait pas monopolisé entre hôpital puis cellule de dégrisement, pendant plusieurs heures pour un seul fauteur de trouble. Une procédure simple qui aura le mérite d'en calmer plus d'un", confie Pierre Chambon.

Il évoque aussi le chantier du paracommercialisme. Les soirées pirates n'ont pas les consignes de sécurité et de santé appliquées par les établissements de nuit. Ils menacent ainsi clients et entrepreneurs. Parmi les projets également : la communication sur l'offre lyonnaise. Et sur l'activité économique. "Nous sommes dans un secteur où l'ascenseur social fonctionne le mieux. On peut débuter à 18 ans sans formation et se retrouver cadre à 25 ans", conclut le président Umih Nuit.


Publié par Sophie SENTY



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