En application de l'article 88 de la loi
de finances pour 2016, les utilisateurs de système d'encaissement devront, à
compter du 1er janvier 2018, utiliser des systèmes de caisse satisfaisant à des
conditions d'inaltérabilité, de sécurisation, de conservation et d'archivage
des données en vue du contrôle de l'administration fiscale. Cette nouvelle
réglementation n'a rien changé sur les exigences demandées aux commerçants :
il a toujours été interdit de frauder le fisc. Cette loi interdit les caisses
enregistreuses qualifiées de permissives, car donnant la possibilité de
supprimer des recettes.
Qui est concerné par cette
obligation ?
Est concernée par l'obligation prévue à l'article
286- I, 3° du code général des impôts (CGI) toute personne assujettie à la TVA,
qu'elle soit personne physique ou morale, lorsqu'elle enregistre les règlements
de ses clients au moyen d'un logiciel de comptabilité ou de gestion ou d'un
système de caisse, y compris sur un
logiciel ou système de caisse accessible en ligne.
Cette obligation concerne également les
assujettis dont tout ou partie des opérations réalisées sont exonérées de TVA
ou qui relèvent du régime de la franchise en base de TVA.
Outre, ces conditions, cette obligation ne concerne que les personnes qui utilisent un système de caisse pour enregistrer les règlements de leur clientèle. Nous vous rappelons que la loi fiscal n'impose pas l'obligation d'avoir une caisse enregistreuse même si cela est fortement conseillé afin de pouvoir justifier de ses recettes.
Les logiciels ou systèmes de caisse
concernés par la loi
Actuellement, sont concernés par la loi les
logiciels et systèmes de caisse visés par le droit de communication prévu à l'article
L.96 J du livre des procédures fiscales, c'est-à-dire tous les systèmes
informatisés comptables, les systèmes de gestion des recettes ou des ventes, et
notamment toutes les caisses enregistreuses dotées de procédés de mémorisation
et de calcul, dont les informations, données et traitement concourent
directement ou indirectement à la formation des résultats comptables et à l'élaboration
des déclarations obligatoires.
Dans un communiqué de presse en date du 15
juin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé une simplification du
dispositif applicable au 1er janvier 2018 en matière de lutte contre les
logiciels frauduleux. Seuls les logiciels et systèmes de caisse seront
concernés, donc il ne sera pas nécessaire d'avoir aussi des logiciels de comptabilité
et de gestion certifiés. Ce recentrage doit faire l'objet de mesures
législatives d'ici la fin de l'année.
Un certificat ou une attestation de
conformité
Le commerçant doit être en mesure de
produire un certificat de conformité délivré par un organisme accrédité pour
chacun des logiciels ou des systèmes de caisse qu'il détient ou une attestation
de conformité délivrée par l'éditeur, afin de justifier que ceux-ci sont bien
conformes.
- Certificat de conformité
Deux organismes sont accrédités pour
délivrer les certificats de conformité aux éditeurs de logiciels ou système de
caisse : Afnor certification, pour le référentiel NF525 gestion
encaissement et le Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE) pour le
référentiel de certification des systèmes de caisse. Cet organisme vient d'être
accrédité cette année.
Atoo et PI électronique sont les deux
premières sociétés à avoir proposé des équipements certifiés NF525. À l'heure
actuelle, on compte une cinquantaine de sociétés proposant un peu plus de 70
produits certifiés NF 525 et une cinquantaine d'autres sont en cours de
certification. La liste des produits certifiés est disponible sur le site www.infocert.org.
- Attestation de conformité
L'éditeur du logiciel peut aussi délivrer
une attestation de conformité qui doit être conforme à un modèle fixé par l'administration
fiscale (BOI-LETTRE-00242-2 du 3 août 2016) (voir modèle à la fin de cet
article). Cette attestation comporte deux volets : l'un à remplir par l'éditeur
du logiciel et l'autre par l'entreprise qui acquiert le logiciel. Dans les deux
cas, il est rappelé que l'établissement d'une fausse attestation est un délit
pénal passible de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende. L'usage
d'une fausse attestation est passible des mêmes peines.
Toute nouvelle version majeure du logiciel
ou du système doit donner lieu à l'établissement d'une nouvelle attestation
visant expressément cette version. Concrètement, si vous faites ajouter des
développements et fonctionnalités supplémentaires, vous devez aussi obtenir un
certificat ou attestation spécifique pour ces développements dès lors qu'ils
sont susceptibles de modifier l'inaltérabilité, la sécurité, la conservation et
l'archivage des données.
Quelles sanctions ?
Faute de produire une attestation ou un
certificat de conformité, le commerçant est sanctionné par une amende de
7 500 € par logiciel ou système de caisse concerné. Il dispose d'un délai
de 30 jours pour fournir l'attestation ou le certificat. Si le commerçant
produit, dans le délai imparti, les justificatifs du matériel détenu et
mentionné sur le procès verbal, l'amende n'est pas appliquée.
Si le professionnel n'a pas de matériel
conforme, il devra régler l'amende de 7 500 € et devra s'équiper d'un nouveau
système de caisse certifié dans un délai de 60 jours pour ne pas être
sanctionné d'une deuxième amende de 7 500 €.
Droit de contrôle de l'administration
fiscale
Cette loi renforce aussi les pouvoirs de l'administration
fiscale en créant un droit de contrôle inopiné spécifique pour en vérifier l'application.
Cette procédure permet aux agents de l'administration fiscale d'intervenir dans
les locaux professionnels de l'assujetti à la TVA sans prévenir au préalable, afin
de s'assurer que la personne détient l'attestation individuelle ou le
certificat pour chacun des différents logiciels ou système de caisse qu'il
détient.
Les agents de l'administration fiscale
examinent les documents présentés et s'assurent que la personne dispose d'une
certificat ou attestation individuelle pour chaque version de logiciel ou
système de caisse qu'il utilise. Ils vérifient aussi que le certificat ou l'attestation
sont conformes aux dispositions de la loi et que ces documents correspondent
aux versions de logiciels et systèmes de caisse détenus par l'exploitant.
Cette procédure est limitée à cette seule
vérification de documents et ne peut donner lieu à un examen de la comptabilité
de l'entreprise. En effet, dans ce cas, l'administration fiscale doit respecter
un certain formalisme et notamment prévenir le contrôlé par l'envoi d'un avis
de vérification qui annonce la venue d'un inspecteur à une date précise. À l'inverse,
la vérification de documents peut être réalisée dans le cadre d'une
vérification de comptabilité.
Publié par Pascale CARBILLET
jeudi 22 juin 2017
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vendredi 23 juin 2017
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