Ce qui change pour le travail à temps partiel au 1er juillet

Tous les nouveaux contrats doivent respecter la durée minimale de 24 heures, sauf dans les cas de dérogation prévue par la loi de sécurisation de l'emploi du 14 juin 2013.

Publié le 25 juin 2014 à 14:23

La réglementation relative au travail à temps partiel a été profondément modifiée par la loi de sécurisation de l'emploi du 14 juin 2013. Celle-ci a aménagé les règles relatives aux coupures ainsi qu'à la majoration des heures complémentaires. Elle prévoit aussi la possibilité de mettre en place des compléments d'heures par accord. Mais le législateur a surtout institué une durée minimale de travail de 24 heures par semaine avec la possibilité de déroger à cette règle individuellement, dans certains cas ou par accord de branche.

Cette durée minimale est entrée en vigueur le 1er janvier 2014. Mais étant donné que très peu de branches professionnelles étaient parvenues à un accord au 31 décembre 2013, le Gouvernement a donné un délai supplémentaire aux partenaires sociaux pour négocier des accords dérogatoires. La durée minimale de 24 heures a donc été suspendue du 22 janvier au 30 juin 2014. Si de nombreuses branches professionnelles ont profité de ce délai pour conclure des accords permettant de travailler moins de 24 heures par semaine, ce n'est pas le cas de la branche des HCR où les partenaires sociaux n'y sont pas parvenus. Par conséquent, les entreprises de l'hôtellerie-restauration ne peuvent se référer qu'à la loi.

 
Une durée minimale légale

Depuis le 1er janvier 2014, tous les nouveaux contrats de travail à temps partiel doivent en principe être conclus avec une durée minimale de 24 heures par semaine, ou de la durée équivalente en cas de répartition des horaires sur le mois ou à l'année (art. L.3123-14-1 du code du travail). Mais tous les contrats à temps partiel ne sont pas soumis à cette durée minimale. En effet, les règles applicables dépendent de la date de conclusion du contrat de travail en raison :

- de la période transitoire prévue par l'article 12 de la loi du 14 juin 2013 pour les contrats en cours au 1er janvier 2014 ;

- de la période de suspension de la durée minimale, prévue par l'article 29 de la loi du 5 mars 2014, du 22 janvier au 30 juin 2014.

À compter du 1er janvier 2016, tous les contrats de travail à temps partiel seront concernés par la durée minimale légale, sauf dérogations prévues par accord de branche étendu ou exception liée au salarié.

Contrats conclus avant le 1er janvier 2014

Pour les contrats à temps partiel en cours, c'est-à-dire conclus avant le 1er janvier 2014, le régime transitoire s'applique. En l'absence de convention ou d'accord de branche étendu fixant une durée inférieure à 24 heures, la nouvelle durée minimale n'est applicable qu'aux salariés qui en font la demande, mais l'employeur peut aussi refuser d'y accéder. Si vous avez conclu un contrat à temps partiel avant le 1er janvier 2014 et que la durée est inférieure à 24 heures par semaine, vous pouvez conserver celle-ci, sauf si votre salarié demande à bénéficier d'un contrat de 24 heures minimum. Vous avez la possibilité de refuser si vous justifiez de l'impossibilité d'y faire droit en raison de l'activité économique de l'entreprise.

Contrats conclus entre le 1er janvier et le 21 janvier 2014

Les contrats conclus juste avant la suspension de la loi doivent en principe respecter la durée minimale légale (sauf accord conventionnel dérogatoire ou exception liée au salarié). La date du 1er juillet n'a donc aucune conséquence.

Contrats conclus entre le 22 janvier et le 30 juin 2014

Pendant cette période, il a été possible de recruter des salariés à temps partiel avec une durée hebdomadaire inférieure à 24 heures, même sans accord de branche étendu ou demande motivée écrite du salarié. Mais que deviennent ces contrats au 1er juillet 2014 ? Bénéficient-ils des dispositions du régime transitoire applicable aux contrats conclus avant le 1er janvier 2014 ou doit-on appliquer la durée minimale de 24 heures ?

Selon une interprétation stricte des textes, le régime de la période transitoire ne s'applique que pour les contrats en cours avant le 1er janvier. Par conséquent, à compter du 1er juillet, le salarié peut demander à bénéficier d'une augmentation de ses horaires de travail pour atteindre la durée minimale légale et l'employeur ne peut pas refuser d'accéder à cette demande en raison d'une impossibilité d'y faire droit compte tenu de l'activité économique de l'entreprise. Mais selon plusieurs revues juridiques, le régime de la période transitoire pourrait aussi s'appliquer aux contrats conclus entre le 22 janvier et le 30 juin 2014. Ce qui permettrait à l'employeur de refuser la demande du salarié en invoquant l'impossibilité du fait de son activité économique.

En l'absence d'une position officielle des pouvoirs publics, il est conseillé de ne pas utiliser l'argument prévu pendant la période transitoire (impossibilité du fait de l'activité économique). En revanche, l'employeur peut utiliser les dérogations prévues par la loi.


Les dérogations prévues par la loi

Outre les dérogations prévues par accord de branche étendu, la loi prévoit deux cas permettant à un employeur de signer un contrat à temps partiel avec une durée de travail inférieure à 24 heures :

- à la demande écrite et motivée du salarié, soit pour lui permettre de faire face à des contraintes personnelles, soit pour lui permettre de cumuler plusieurs activités afin d'atteindre une durée globale d'activité correspondant à un temps plein (35 heures) ou qui soit au moins égale à 24 heures (art. L.3123-14-2). Dans cette hypothèse, il faut aussi que les horaires de travail du salarié soient regroupés par journées ou demi-journées régulières ou complètes (art. L.3123-14-4) ;

- un étudiant de moins de 26 ans qui poursuit ses études pourra être titulaire d'un temps partiel de moins de 24 heures, si cela est compatible avec ses études (art. L.3123-14-5).

Les dispositions applicables à tous les contrats depuis le 1er janvier 2014

Dans la mesure où il n'y a pas d'accord de branche permettant aux entreprises des CHR de déroger à certaines dispositions de la loi, les employeurs de salariés à temps partiel doivent respecter les dispositions suivantes.


Majorations des heures complémentaires à 10 % et 25 %

Les heures complémentaires sont les heures effectuées par le salarié au-delà de la durée prévue par le contrat. La loi impose que celles effectuées dans la limite du 10e de la durée initiale donnent lieu à un paiement majoré de 10 % (contre 5 % prévus par la convention collective). Quant à celles effectuées au-delà du 10e jusqu'au tiers de la durée initiale du contrat, elles sont majorées à 25 % (pas de changement par rapport à la convention collective).

La coupure ne peut être supérieure à 2 heures

L'article L.3123-16 du code du travail prévoit que l'horaire de travail d'un salarié à temps partiel ne doit pas comporter plus d'une coupure par jour ou que celle-ci ne doit pas être supérieure à 2 heures. Si la convention collective permettait d'avoir une coupure pouvant aller jusqu'à 5 heures, en contrepartie, le salarié devait bénéficier d'une durée minimale de contrat de 24 heures. Cette durée devient la norme et ne peut plus constituer une contrepartie : les employeurs du secteur des CHR doivent donc mettre leurs contrats en conformité et supprimer les coupures de plus de 2 heures.


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Publié par Pascale CARBILLET



Commentaires
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Le Mexicain

mercredi 25 juin 2014

mais qu'on fait nos pseudos représentants ? des syndicats d'incapables ! ils servent a quoi ?
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chantefil

mercredi 25 juin 2014

J'ai besoin d'une secrétaire pour 10 à 15 heures par semaine. Comment puis je faire ?
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Le Mexicain

mercredi 25 juin 2014

et bien faudra la faire bosser au noir !
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Juliette idf

jeudi 26 juin 2014

Les politiques n'ont rien compris comme d'habitude. Comment faire travailler plus de gens en augmentant le temps de travail quand ils continuent à nous taxer et nous obligent effectuer des dépenses de plus en plus (tous les mois des dépenses obligatoires en + tva, charges...).
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chamok

jeudi 26 juin 2014

décidément on touche vraiment le fond , on est là comme des moutons que l'on tond à longueur de journée, la débilité et la complaisance de nos représentant est à gerber
elle est belle la liberté d'entreprendre, ils changent les règles en cours de route, quel courage !!!
le black a de beau jour devant lui
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Marc LEFEVRE

jeudi 26 juin 2014

Il est clair que faire travailler du personnel devient tellement compliqué avec des avantages qui sont uniquement dirigés pour les salarié.

Dans ces conditions, les employeurs préfèrent remonter les manches pour le faire soi même, c'est le cas des petits restaurateurs et hôteliers ou faire travailler des gens au Noir...

Lorsque le législateur aura compris, qu'il vaut mieux permettre à l'employeur de pouvoir licencier relativement facilement afin de diminuer les charges lui permettant ainsi de conserver la pérennité de son entreprise ou de remplacer un mauvais élément par un meilleur.

De surcroit, l'employé modèle pendant sa période d'essai restera toujours 'MODELE
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SouFétiche

vendredi 27 juin 2014

les syndicats d'incapables, Monsieur Le Mexicain : ils ne peuvent RIEN faire si les *capables* qu'ils sont sensé représenter ne se syndique pas ! Dans l'hôtellerie, Monsieur, moins de 5% des actifs salariés non-cadre et hors patronat sont syndiqués. Le pouvoir d'un syndicat, ce sont ses adhérents !
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SouFétiche

vendredi 27 juin 2014

Et comme une grande part des patrons sont, eux syndiqués, hé bien ce sont eux qui font les Conventions !
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Le Mexicain

vendredi 27 juin 2014

le Mexicain a été syndiqué pendant 13 ans, j’étais un bon petit soldat et cela ne m'a servi a rien sinon remplir la caisse departementale et d'etre au garde a vous devant les decisions du polit-bureau. satisfait de la convention collective ? de la mutuelle ? et maintenant avez vous eu vent de leur travaux sur le travail partiel ? pas moi et encore moins ici ...
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chamok

vendredi 27 juin 2014

Le pouvoir d'un syndicat, ce sont ses adhérents !FAUX
pour moi Mr Soufétiche avec tout le respect que je vous dois
Et comme le mexicain , à part être spectateur, payer notre cotisation et ne plus avoir accès au petit bureau une fois qu'il à été élu
La preuve la base est déconnecté de son bureau dans la plupart des organisations (ex: l'extraordinaire volte face d'Edouard Martin , la consigne de vote de B.Thibault, les détournements de fond des dockers dans le nord la sanglante bataille pour la présidence de l'umih etc..)
et avec ça vous voulez que l'on participe à ce foutoir
Pour l'humain et aujourd'hui le pouvoir c'est: avoir le pouvoir pour son propre orgueil
Franchement admettez que le résultat est pathétique, nous allons devoir embaucher pour 24H même si il n'y a pas 24H de travail à faire, ça c'est magique à moins que cela vous convienne et là je vous dit bravo car moi avec petite entreprise je ne peux pas jeter l'argent par la fenêtre
En toute bienveillance
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SouFétiche

vendredi 27 juin 2014

Haaa, voilà, on parle bien de la cfdt... Ben moi, comment dire, je suis d'accord avec vous ! Sauf que si on reste sur les apparences et qu'on préfère vendre son âme au diable (suivez mon regard vers les signataires des ANI et position commune de la honte...) ben, comment dire ça proprement, ben forcement on a mal à son fondement... Moi, messieurs, je vous parle de vrai syndicalisme, d'indépendance, de non compromission avec le patronat... Si on se contente d'avoir sa carte on n'a rien compris, pardonnez-moi. Si on se sent l'envie de râler plus de ce coutume, il faut aller au charbon. Alors oui on se met en danger, oui ce n'est pas facile, mais au moins on reste digne si on ne part pas perdant dans sa tête et dans ses bras. Je ne connais AUCUNE victoire qui ne se soit gagnée sans combat ou juste avec une carte dans la poche. Ceci dit, administrativement parlant, si, Messieurs, je le redis fermement : SI, avec plus de militants encartés, on a plus de crédibilité. Le patronat est fort car TRES BIEN représenté, pas nous les salariés, encore moins dans notre branche. Mes condoléances, Messieurs, vous avez perdu quelque chose qui pour moi est encore chevillé à mon corps. Je vais continuer le combat pour vous... Comptez sur ma bravoure !
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Le Mexicain

vendredi 27 juin 2014

tout est dit !
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chamok

vendredi 27 juin 2014

Cher Mr fétiche, pourriez vous revenir me voir le jour ou vous aurez créé et géré votre propre entreprise
J'ai été 16 ans salarié et je suis actuellement à mon compte depuis 11 ans et croyez moi il y a pas photos j'étais l'homme le plus heureux du monde lorsque j'étais salarié, d'ailleurs je vais le redevenir car mon entreprise va déposer le bilan

je ne dis pas ça pour que l'on soit en conflit tout les deux mais je vous assure que la vie des toutes petites entreprises est ingérable car on applique les mêmes règles que pour la très grosses entreprise qui là pour le coup je vous rejoint exagère profondément
Dommage qu'en France on met tout le monde dans le même panier
les combat de chacun sont légitime mais il faudrait juste un peu de cohérence et plein de bon sens car bien sûre une entreprise à besoin de salarié comme le salarié à besoin de l'entreprise
mais temps que l'on avancera les uns contre les autres cela ne marchera jamais
Bonne journée à vous et sans rancunes LOL
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SouFétiche

vendredi 27 juin 2014

Au plaisir :)
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Juliette idf

lundi 30 juin 2014

Messieurs, il y a des femmes aussi dans la même galère. Chamok a bien résumé le problème, à la fin de cette année le 'moi-président' comptera encore ses chomeurs en + car bon nombre de petites entreprises mettront la clé sous la porte, y compris moi-même il y a trop de charges et d'obligations. Quand on entend un ministre parler de cassette vidéo en 2014, je me dis qu'ils sont vraiment loin de la VIE réelle. mon employée est à 30h en coupure de 4h et je peux embaucher 2 à 24heures. Au lieu de permettre une liberté d'embauche pour remettre le + gens possible au travail, il créée plus chômeurs donc + de charges. où va-t-on ?
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chantefil

mardi 1 juillet 2014

heu ? et pour ma secrétaire à 15 heures ? Légalement comment je fais ? :-)
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Le Mexicain

mardi 1 juillet 2014

on parie que l'inspection du travail et l'urssaf vont nous faire danser dans quelques temps ?
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RTS

mardi 1 juillet 2014

je peux me tromper mais il me semble que le minimum de 24 h /semaine en travail partiel en CHR existe deja depuis les conventions collectives et depuis quelques années ...

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