La grève contre la réforme des retraites qui a débuté jeudi 5 décembre impacte fortement les transports et les déplacements de salariés. Se rendre sur son lieu de travail est synonyme d’une grosse perte de temps, de fatigue, voire dans certains cas de mission impossible de rejoindre son lieu de travail. Les syndicats ont déjà prévenu qu’ils allaient maintenir la pression, voire l’accentuer pour forcer le gouvernement à abandonner son projet.
Si le télétravail est devenu un des instruments de l'employeur pour limiter l'impact de la grève sur l'entreprise, en revanche il n'est pas applicable pour les salariés des CHR dont la présence est indispensable dans l'entreprise pour servir les clients.
La grève, ne constitue pas un cas de force majeure permettant au salarié de s'exonérer de venir travailler. Elle n'est pas imprévisible ni irrésistible, les organisations syndicales ayant annoncées le principe de cette grève reconductible commençant le 5décembre. La première chose à faire pour le salarié est de consulter les moyens de transport qui fonctionne afin de s'organiser.
Malgré ses efforts, le salarié arrive en retard. L'employeur est en droit de lui décompter ces heures d'absence involontaire. Le montant de la retenue doit être strictement proportionnel à la durée de l'absence du salarié. Même si en pratique on constate une certaine tolérance de l'entreprise dans ces situations exceptionnelles.
En revanche, l'employeur ne peut pas sanctionner par un avertissement le salarié pour son retard ou son absence en cas de grève, ni utiliser ces faits pour motiver un licenciement qui doit reposer sur une cause réelle et sérieuse. Si des absences ou des retards réguliers, peuvent entrainer des sanctions qui peuvent aller jusqu'au licenciement, en cas de grève il y a une certaine tolérance face aux difficultés rencontrées par le salarié.
Pour éviter une retenue sur salaire, et avec l'accord de son employeur, le salarié peut compenser son absence ou son retard soit en récupérant les heures de travail perdues, soit en posant un jour de congés payés. Mais l'employeur ne peut imputer un congé payé pour une absence sans l'accord de son salarié.
Sauf accord de l'employeur, le salarié n’a pas le droit de quitter son poste de travail plus tôt.
L'employeur n'a pas d'obligation légale d'accompagner ses salariés pendant ces moments difficiles. Mais il doit en tenir compte, car ses collaborateurs risquent non seulement d'être en retard mais aussi d'être plus fatigués donc globalement moins efficaces et moins productifs. Il convient donc d'en débattre dans l'entreprise afin de trouver des solutions, qui peuvent être le covoiturage ou adapter les horaires des salariés les plus impactés par ces grèves.
Publié par Pascale CARBILLET