Certaines régions sont équipées pour limiter l'impact du gel, comme à Chablis où l'on utilise des chaufferettes et l'aspersion d'eau depuis de nombreuses années. Sont également utilisés des éoliennes mobiles, des tours antigel avec palmes pour ramener l'air le plus chaud au sol. Malgré le coût très élevé du procédé, on a également de plus en plus recours à des hélicoptères (il faut alors une autorisation spéciale de la préfecture) qui volent à basse altitude pour rabatte l'air plus chaud vers le sol.
Pour certaines parcelles, ce sont des tonnes de paille qui ont été brulées. Chacun lutte avec ses moyens.
Des hivers terribles pour la vigne
En hiver 1709, la mer gela sur les côtes vendéennes provoquant l'éclatement des pieds de vigne. L'apparition du melon de Bourgogne en Pays nantais daterait de cette époque où le ravitaillement de Paris fut perturbé pendant trois mois.
En 1956, l'air froid est arrivé par l'est et le thermomètre est descendu, en quelques heures, en-dessous de - 15 °C. Ce froid a pratiquement duré tout le mois de février. Dans le bordelais, les vignobles de Saint-Émilion et surtout ceux de Pomerol furent pratiquement détruits. En Bourgogne, la vente des vins des Hospices de Beaune 1956 a été annulée en raison d'une récolte trop médiocre et en trop faible quantité. Il a fallu plusieurs décennies pour que certains vignobles s'en remettent.
Chaque année, la question se pose : un tel scénario peut-il se reproduire ? Ce printemps 2017 rappelle que l'épée de Damoclès est toujours présente… Les nouveaux moyens mis à notre disposition limitent le danger mais ne l'écartent pas.
Publié par Paul BRUNET