“Il faut jouer collectif et solidaire.” Pour Franck Gervais, directeur général Europe chez Accor, en sortie de crise post-Coronavirus, “il ne faut pas tirer la couverture à soi, mais avoir une réaction de groupe”. Le 6 mai dernier, il participait avec d’autres professionnels au webinaire Être prêts pour la reprise, organisé par la société de gestion Extendam, en partenariat avec Bpifrance. Également participant, Jean-Bernard Falco, vice-président de l’Association des acteurs de l’hébergement et du tourisme professionnels (AhTop), est allé aussi sur ce terrain de la fédération de compétences “au cœur de la tempête”, en parlant d’“union sacrée” de tous les acteurs du secteur, y compris les fournisseurs et sous-traitants.
“Maintenir du lien avec les équipes et les clients”
Qui dit changement de stratégie, dit agilité, souplesse et capacité à se remettre en cause. À l’instar de Tigrane Seydoux, fondateur de l’enseigne de restaurants Big Mamma, qui propose désormais des services de traiteur et épicerie. Car en plus des mesures barrières et autre respect de la distanciation sociale pour rassurer les clients, il faut aussi séduire, surprendre, inciter à revenir. “Pendant le confinement, les réseaux sociaux ont permis de maintenir du lien à la fois avec les équipes et les clients”, poursuit Tigrane Seydoux. Un lien qu’il faut entretenir en se focalisant sur “l’expérientiel”, poursuit-il. Pendant le confinement, les clients ont fait la cuisine chez eux, ils ont eu accès aux recettes de chefs, aux astuces des étoilés... “Après le confinement, on ira au restaurant pour voyager et faire ce que l’on ne peut pas faire chez soi”, souligne le fondateur de Big Mamma. D’où une urgence “à se réinventer”.
Même scénario dans l’hôtellerie. Franck Gervais parie sur l’importance d’ouvrir les hôtels “aux locaux”. Il parle de proximité, de choix responsables et durables, de recyclage, à l’image du positionnement de la nouvelle enseigne Greet du groupe Accor. Enfin, tous les intervenants se sont dits optimistes face à cette sortie de crise. Et ce, même s’ils le reconnaissent : le plus dur les attend. Toutefois, Olivier Petit, associé au sein du pôle Tourisme, Culture & Hôtellerie au cabinet In Extenso, a rappelé que la Chine avait amorcé sa “phase de rebond” avec 90 % d’hôtels ouverts et un taux d’occupation de 32 % : “On peut espérer la même chose chez nous, bientôt.”
Publié par Anne EVEILLARD