Certes, certains surfent sur la vague du take away, expérimenté durant le confinement. Mais comment faire revenir les touristes, quand les frontières se referment, les avions ne décollent plus et que les quarantaines sont de rigueur une fois arrivé à destination ? Les palaces parisiens souffrent, avec un taux d’occupation qui flirte avec les 10 %. Fini la queue au pied de la tour Eiffel ou pour entrer au Louvre. Le secteur du tourisme est l’une des premières victimes du coronavirus.
Le défi est de taille car les premiers bilans ont de quoi donner le vertige. Ainsi, pendant le confinement, 1 milliard de repas n’ont pas été pris hors domicile, soit 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires qui se sont envolés. Conséquence : ce sont entre 45 000 et 48 000 établissements qui devraient disparaître dans le secteur de la restauration, selon le cabinet Gira.
Même bilan alarmant dans l’hôtellerie : selon l’Umih, 30 % des hôtels en France seraient menacés de fermeture. Si bien que de nombreux professionnels de l’hôtellerie-restauration se sont déjà mobilisés. Repas servis gratuitement aux soignants, dons de masques, nuitées offertes aux blouses blanches… sont quelques-unes des initiatives prises spontanément durant le confinement.
Face à cette crise brutale, les professionnels du secteur cherchent des solutions pour maintenir leur activité voire développer de nouveaux marchés, les architectes et designers planchent sur les nouvelles façons d’accueillir et servir dans un bar ou un restaurant, les experts en nouvelles technologies développent des solutions spécifiques, les spécialistes des ressources humaines tentent de redonner le moral aux équipes et les fidéliser…
Réinventer et se réinventer, c’est une sorte de nouveau départ, pour recréer une dynamique, bâtir, reconstruire, retrouver l’envie d’entreprendre, innover, recruter... En tout cas, une façon de penser l’hôtellerie et la restauration à l’heure du masque, du gel hydroalcoolique, de la distanciation sociale, tout en préservant art de recevoir et art de vivre.
Publié par Anne EVEILLARD