Que pensent les lycéens, les étudiants et les jeunes actifs du monde du travail, de leur formation et de leur avenir ? Ceux que l'on désigne aussi comme la 'génération Y' ont été sondés par l'Ifop à la demande du cabinet conseil Rumeur Publique. Cette enquête révèle notamment une inadéquation entre leur formation et la réalité professionnelle et une dynamique ouverte à la mobilité sectorielle et géographique. Les jeunes semblent chercher à s'adapter à un environnement marqué par la crise et le profond changement des parcours professionnels.
L'enquête révèle que près d'un actif sur deux estime ne pas avoir recours dans sa vie professionnelle aux enseignements reçus lors de sa formation (45 %). Mais ce sentiment varie en fonction de l'âge, des secteurs d'activité et des métiers exercés. Ainsi, les moins de 21 ans sont 60 % à ressentir ce décalage. A contrario, il diminue chez les détenteurs d'un diplôme supérieur (36 %). Les jeunes actifs travaillant dans les services se sentent plus préparés. Enfin, le niveau de qualification joue sur l'opinion des interrogés. Seuls 45 % des ouvriers affirment appliquer leurs connaissances scolaires dans leur quotidien professionnel contre 73 % des cadres.
Des jeunes ouverts aux reconversions
L'appréciation de la qualité de la préparation à la vie professionnelle durant le temps des études est très mitigée. Seuls 12 % des actifs et 8 % des inactifs se disent "tout à fait" bien préparés. Quand on les questionne sur l'avenir, les jeunes ont des réponses paradoxales. Malgré leur sentiment d'inadéquation de leur formation aux réalités du terrain, 81 % s'attendent à trouver un emploi en phase avec ce qu'ils ont appris et 65 % d'entre eux restent confiants dans leurs chances de trouver un poste correspondant à leurs souhaits. Toutefois, cet optimisme a tendance à diminuer parmi les trentenaires.
Sur un marché de l'emploi tendu et dans un monde professionnel en plein changement, les jeunes semblent avoir intégré l'idée d'une carrière non linéaire. Seuls 30 % s'imaginent évoluer au sein de la même entreprise et à peine la moitié d'entre eux conçoivent leur carrière dans la même profession. Les jeunes n'hésitent donc plus à se réorienter pour s'adapter au marché du travail. Ainsi 83 % d'entre eux se disent prêts à changer de métier et 79 % de région. Ils sont 61 % à être disposés à partir à l'étranger. Le salaire reste leur première motivation à une éventuelle reconversion professionnelle ou mobilité géographique, suivie de l'intérêt du poste proposé et de l'attractivité d'un secteur d'activité.
Publié par Valérie Meursault