Fini les assises à touche-touche dans un hôtel, un bar, un restaurant. Le Covid-19 est passé par là. Il faut désormais penser à préserver un certain espace entre chaque client. Une perte de convivialité qui doit être compensée par du confort, une esthétique et des expériences. Du confort avec des assises ergonomiques, capables aussi de décliner leurs usages au fil d’une journée.
“Le matin, on peut s’étaler et travailler sur une banquette longue et profonde, qui se transforme en assise plus conventionnelle à l’heure du déjeuner, grâce à l’ajout de quelques coussins”, explique l’architecte d’intérieur France Bittel, à la tête de l’agence Bleu Gris, créée avec son complice Olivier Chanard.
Côté esthétique, place à la mixité des matériaux utilisés : velours synthétiques et tissus lavables, bois laqués et résines de synthèse - également faciles à entretenir - pour les dossiers et accoudoirs. À cela s’ajoute la singularité d’un design, rythmé par des variations de hauteurs et profondeurs. Exemple : “Des assises plus hautes dynamisent un service à l’heure du déjeuner”, commente France Bittel. À l’instar des tabourets installés face au comptoir de La Scène, le restaurant de la chef étoilée Stéphanie Le Quellec, à Paris (VIIIe), imaginé par le duo d’architectes d’intérieur Hugo Toro et Maxime Liautard.
Quant aux expériences, elles doivent être multiples dans un même établissement, afin de “garder” le client, l’accompagner tout au long de la journée et de la soirée. Il peut ainsi passer d’un lobby peuplé de canapés, pour réaliser son check-in, à une terrasse dotée de mobilier de jardin. Mais surtout il peut s'approprier l'évolution des usages d'une même assise au fil des heures.
“Une assise iconique de designer à côté d’un fauteuil plus classique”
Mélanger les genres pour créer une identité : c’est le parti pris de l’architecte d’intérieur Laurent Maugoust, qui a livré en 2019 les hôtels Le Roosevelt à Nice, Victor Hugo Kléber ou encore Bowmann à Paris (XVIe et VIIIe). Dans une chambre, un lobby, un restaurant, il n’hésite pas à “réintégrer une assise iconique de designer - qui crée un repère fort et singularise l’espace” à côté d’une chaise ou d’un fauteuil plus classique.
Par ailleurs, il partage l’avis du duo Bittel-Chanard sur l’aspect multifonction d’une assise d'hôtel entre le matin et le soir. Il insiste aussi sur l’importance de “retrouver un circuit assez court pour fabriquer, aller vers les savoir-faire et rendre les assises pérennes”. Pérennes jusqu’à pouvoir éditer, pour le grand public, les modèles dessinés pour un établissement. A l’instar de la Chaise Costes, imaginée par le designer Philippe Starck en 1984, pour l’ouverture du Café Costes à Paris (Ier), ou le fauteuil Saint James, conçu par l’architecte Jean Nouvel pour l’hôtel Saint James à Bouliac (Gironde).
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Publié par Anne EVEILLARD