En publiant le 22 février dernier une étude intitulée 'Les déterminants du coût du travail en France', la division Salaires et revenus d'activité de l'Insee dresse un panorama fort instructif de la structure des salaires selon le secteur d'activité. Rassurons-nous, ce document a peu de chances de faire partie des meilleures ventes en tête de gondole. Malgré son aridité et sa probable obsolescence, puisqu'il s'agit de chiffres pour l'année 2008 dont on peut comprendre qu'ils nécessitent une collecte rigoureuse et donc forcément longue, cette étude ne saurait laisser indifférents ni les politiques ni les responsables professionnels.
Surtout pas ceux de "l'hébergement et restauration", selon la terminologie de l'institut, qui ne peuvent que réfléchir à améliorer un classement peu flatteur.
Même s'il ne s'agit pas en quelques lignes de résumer un document fort détaillé, il suffit d'évoquer la notion certes technique mais néanmoins parlante de 'coût annuel par salarié en équivalent temps plein' pour mesurer le fossé entre la profession et la plupart des autres secteurs d'activité.
Pour une moyenne de 50 851 € pour l'ensemble 'industrie et services marchands', l'hébergement et la restauration affichent un maigre 34 763 € qui les classent bons derniers des 14 secteurs analysés. Et ce n'est guère mieux dans l'analyse de la décomposition de la structure salariale de chaque activité : la profession bénéficie de la part la plus faible de cotisations sociales sur salaire brut (34,8 % pour une moyenne de 41,3 dans toutes les activités tertiaires), tandis que l'épargne salariale plafonne globalement à 3,20 % du salaire brut, mais seulement à 0,9 % pour la profession.
À titre de comparaison, mais ce n'est pas pour démoraliser quiconque, la finance et les assurances sont à 79 098 € pour une épargne salariale de 5,76 %.
Toutes ces données ne sont certes pas l'exact reflet de la réalité quotidienne, mais elles peuvent contribuer à nourrir un débat inévitable sur les modes de rémunération dans une profession en quête d'attractivité auprès des jeunes qui n'hésitent pas à faire jouer la théorie de l'avantage comparatif sans état d'âme.
Publié par L. H.