Depuis des années, la sortie du classement 50 Best fait bondir les chefs français. D'un côté, ils lui reprochent de réserver une portion congrue à la cuisine française, de l'autre, ils s'interrogent sur le mode de désignation dont l'opacité ne s'est guère estompée avec le temps et les récriminations. Jeudi 17 décembre, c'est au tour de La Liste de dévoiler son classement des 1 000 restaurants d'exception du monde. La France en a 4 parmi les 10 premiers, voire 5 en annexant pour le plaisir, le numéro 1, Benoît Violier, Charentais qui officie au Restaurant de l'Hôtel de ville à Crissier en Suisse.
La France peut se réjouir de ce classement qui lui fait la part belle. Que la genèse de La Liste porte les stigmates d'une revanche face à ce 50 Best tant décrié, cela importe-t-il vraiment ? La Liste n'intègre pas seulement les établissements avant-gardistes, pourquoi pas ? Finalement, ils ne seront pas comparables et tant mieux. Que l'algorithme Ciacco qui mouline toutes les données des guides et des sites participatifs pour engendrer cette fameuse Liste soit mis en cause ,en raison de la crédibilité de ces données, c'est inévitable et cela pose la question de l'intérêt même d'un classement.
Le seul véritable intérêt se mesure à l'aune du
classement 50 Best qui assure à ceux qui ont la chance d'y figurer un
rayonnement international et un apport de clientèle dont ils témoignent tous.
En étant seulement pragmatique, il est à espérer que La Liste trouve ses
lecteurs et en fasse autant. C'est toute la cuisine française qui bénéficierait d'un
coup de projecteur salutaire. Et les initiateurs de La Liste prévoient de créer
d'autres classement, comme celui des 1 000 bistrots d'exception du monde. Laissons La
Liste faire ses preuves.
Publié par Nadine LEMOINE