Après une période complexe en matière de recrutements au sortir de la pandémie, Éric Dardé respire. Son groupe, Beaumier, qui compte entre 450 et 500 collaborateurs selon les saisons, ne rencontre plus de problèmes pour embaucher en nombre. Mais le dirigeant est désormais confronté à un nouveau défi : renforcer la culture d’entreprise et trouver les bons talents qui partagent ses valeurs.
Car Beaumier n’est pas un groupe hôtelier comme un autre. Anciennement Les Hôtels d’en Haut, il s’est rebaptisé en 2021 du nom d’un explorateur du XIXe siècle pour s’ouvrir au voyage et à de nouvelles destinations de campagne et de bord de mer. Composé de dix hôtels 4 et 5 étoiles dans les Alpes françaises et suisses, en Provence et à Ibiza (Espagne), Beaumier propose à ses clients une expérience haut de gamme, tournée vers la découverte d’une destination, la reconnexion à la nature et le bien-être.
“Des collaborateurs généreux, qui prennent plaisir à faire plaisir ”
Impossible, dans ces conditions, d’exercer avec des équipes qui ne partagent pas cette vision de l’hospitalité et cette volonté de travailler ensemble. “Nous cherchons des collaborateurs généreux, qui prennent soin des clients, des lieux et des collègues, qui prennent plaisir à faire plaisir. Il y a une vraie culture d’entreprise que nous protégeons et qui fait ce que nous sommes, notre collectif”, insiste Eric Dardé.
Le groupe a donc mis en place une série de mesures et de process dans ses établissements, majoritairement saisonniers, pour trouver et conserver ses équipiers : “Notre métier est sincèrement ouvert à tout le monde car, dans la vie, tout s’apprend”, insiste l’hôtelier.
- Horaires de travail : Malgré le travail en saison, les salariés disposent de deux jours de repos par semaine, sans coupure, avec un planning donné en avance. “Cela ne sert à rien de surcharger les horaires car les employés sont épuisés et ne servent plus correctement les clients, ce n’est pas sain”, rappelle Éric Dardé.
- Salaires : Des primes automatiques sont versées aux saisonniers qui se réengagent pour la saison suivante, une prime mensuelle est versée en fonction de la satisfaction client, et une autre en fonction du chiffre d’affaires de l’établissement (incentive). Enfin, un bonus de fin d’année est versé à tous, même aux personnes exerçant au siège.
- Favoriser l’évolution interne : “La mobilité est organique dans le groupe. Nous souhaitons identifier le plus tôt possible les équipiers qui ont le désir d’évoluer, et nous procédons à des entretiens deux fois par saison.
- Un management qui suit la règle des 80/20 : “Former est important, surtout dans le monde du luxe où on ne peut pas improviser. On prend très soin des 20 % d’équipiers qui sont impliqués dans le groupe, et on fournit beaucoup d’efforts pour eux, en étant proches d’eux et en se concentrant sur le leadership et la formation. Pour les autres équipiers, 80 % de l’effectif, qui s’impliquent moins, notamment dans la durée, l’effort est différent.”
- Cultiver l’esprit d’équipe : “Un esprit d’équipe ne se crée pas dans l’individualité, mais grâce à un projet en commun, dans le partage, l’entraide et la générosité.” Éric Dardé garde en mémoire son expérience de vingt ans, très formatrice, dans le groupe Accor. “J’ai commencé comme serveur et j’ai fini directeur des opérations de 24 hôtels car j’ai rencontré des personnes qui m’ont beaucoup appris, qui ont été patients avec moi. J’ai pu grandir grâce à eux et je les en remercie."
- Faire partager les valeurs du groupe : “Quand les salariés entrent chez Beaumier, ils entrent dans un collectif, avec le projet du groupe au centre de tout. Nous essayons de créer un environnement de travail agréable, dans lequel ils disposent de beaucoup d’autonomie tout en ayant un cadre, et de leur faire vivre l’expérience des clients, pour qu’ils comprennent notre vision.”
“Nous devons passer notre temps et notre énergie à parler positivement de notre industrie, martèle Éric Dardé, qui insiste : Ce que j’aime depuis mes débuts, c’est d’avoir l’opportunité de rencontrer des gens fabuleux dans tous les établissements dans lesquels j’ai travaillé et d’avoir eu les opportunités d’évoluer. Il faut accepter que ce ne soit pas toujours simple, qu’il y ait des doutes, mais il y a aussi des solutions.”
Publié par Roselyne DOUILLET