Régulièrement sollicités par des influenceurs, les professionnels de l'hôtellerie-restauration ne savent pas toujours s'y retrouver parmi ces personnes promettant une visibilité accrue et rapide sur les réseaux sociaux. En parallèle des sollicitations, les hôteliers et restaurateurs y gagneraient à aller au-devant des bons influenceurs. Mickaël Mugnaini, dirigeant de l’agence RP Mister-Comm, livre dix règles de base pour vous guider dans toutes les étapes du 'recrutement' d’influenceurs.
- Avant même de faire appel à un ou plusieurs influenceurs, vous devez avoir valorisé et nourri vos propres réseaux. L’influenceur va créer du contenu pour vous, mais aussi du flux vers vos propres canaux de communication. Si vous n’avez pas de réseaux, ce sera contreproductif.
- Il faut choisir un influenceur actif sur son propre réseau. Une star de Tik Tok méconnue sur Instagram ne sera pas un choix pertinent.
- L’influenceur doit partager les valeurs de l’établissement. Son image doit correspondre à la vôtre pour que la cible (sa communauté) puisse être convertie en client.
- Les influenceurs sont devenus des professionnels, aussi, il est important de s’adresser à eux comme tels. Pas de tutoiement ni de tonalité trop familière dès la première approche.
- Dès le début de la collaboration, il faut poser la partie contractuelle pas forcément en créant un contrat formel, mais dans les échanges écrits, en fixant la nature de l’échange : nombre de posts et de stories contre nombre de nuitées et package inclus.
- Il est nécessaire de connaître les influenceurs que l’on invite. “Le Hard Rock Café n’invitera pas un vegan”, illustre Mickaël Mugnaini. Une réflexion de bon sens, qui nécessite d’avoir creusé le profil de l’influenceur.
- “Proposer une expérience client complète”. Un hôtel doit offrir une belle chambre, pour deux, avec petit déjeuner. L’influenceur “est un client VIP”, prévoyez un cadeau personnalisé en chambre. Dans un restaurant, “évitez l’invitation mesquine comme le repas offert seul, entre 13 heures et 13 h 30, avec un menu imposé sans boisson”. “L’idéal est de proposer une carte spécialement conçue pour eux, en enlevant les plats les plus chers comme une langouste à 120 €, mais en laissant libre cours aux préférences de l’influenceur”.
- Pour démasquer une fausse communauté, vérifier le taux d’engagement, c'est-à-dire le nombre interactions par rapport au nombre de followers. Il doit être situé entre 2,5 et 5,5 % pour être crédible. L’outil tanke.fr/IG vous permet de vérifier ce taux en deux clics.
- Pour vérifier que les fans ou les likes ne sont pas achetés, suivez l’évolution du nombre d’engagement, avec socialblade.com. Si vous constatez une augmentation subite du nombre de fans, ce peut être lié à un achat de fans. Mais attention, l’influenceur peut aussi gagner beaucoup d’abonnés grâce à un passage TV ou à un jeu concours, ce qui crée une progression subite, mais pas artificielle.
- Il faudra aussi analyser le profil des abonnés. Si ceux qui likent et commentent et qui ont beaucoup d’abonnements mais pas d’abonnés, cela peut être suspect. De même qu’un profil français qui aurait seulement 25 % d’abonnés français. Cette partie est très chronophage, mais les agences spécialisées font très bien ce travail de tri.
“Le retour sur investissement en invitant un influenceur est délicat à quantifier. Cela ne se voit pas du jour au lendemain. C’est un travail de longue haleine à intégrer dans une stratégie de communication globale”, conclut Mickaël Mugnaini. Les réseaux sociaux sont devenus un média à part entière, et choisir un bon influenceur est désormais essentiel.
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Publié par Vanessa GUERRIER-BUISINE