Alors que le secteur de l'hôtellerie-restauration demeure fragilisé avec les baisses de fréquentation liées aux attentats, à l'insécurité, aux intempéries ou autres grèves à répétition, les franchisés semblent tirer leur épingle du jeu. Selon la 13e édition de l'enquête annuelle de la franchise Banque Populaire, publiée en novembre dernier, "la franchise reste un modèle qui se porte bien" (lire ci-dessous), notamment parce qu'elle rassure. Parmi les avantages cités dans la création en franchise, le bénéfice de la notoriété de la marque arrive en première position (50 %), suivi par l'accompagnement (38 %) et la volonté de limiter les risques financiers (35 %).
"Un banquier privilégie la création d'entreprise accompagnée, ce qui est toujours le cas d'un franchisé", observe Florence Soubeyran, responsable du pôle franchise et commerce associée chez Banque Populaire. Faut-il en déduire qu'avec une franchise, on limite les mauvaises surprises ? Oui, à condition de respecter quelques règles. "Les facteurs déterminants pour la réussite d'une franchise sont l'emplacement et la qualité du produit vendu ou du service rendu", explique Michel Bourel, président de la Fédération française de la franchise.
"Il doit y avoir adéquation entre le profil du franchisé et l'enseigne choisie"
Et sans volonté d'entreprendre, pas de miracle possible. "Une banque va donner son feu vert à un dossier en une quinzaine de jours, si celui-ci est solide et cohérent, reprend Florence Soubeyran. En plus du DIP [document d'information précontractuel, NDLR], document préalable à la signature d'un contrat de franchise, il doit y avoir adéquation entre le profil du futur franchisé et l'enseigne choisie, ainsi qu'un prévisionnel qui tienne la route."
Le franchiseur forme et informe le franchisé
Autre avantage de ce modèle économique : permettre à des primo-créateurs d'entreprise de tenter l'aventure tout en étant accompagnés. "Les trois quarts des nouveaux franchisés exerçaient une activité salariée avant d'entreprendre en franchise et pas forcément dans le même secteur d'activité", constate Florence Soubeyran. Une reconversion qui séduit souvent. "Beaucoup d'enseignes en hôtellerie-restauration préfèrent des profils hors secteur, car ils vont plus volontiers respecter le concept et le savoir-faire transmis par l'enseigne, comparés à des professionnels du secteur qui vont avoir tendance à adapter leurs habitudes", ajoute-t-elle.
Enfin, si la franchise ne rencontre pas le succès escompté, "l'union fait la force", rassure Michel Bourel. "Nous sommes trois partenaires au départ - la banque, le franchiseur et le franchisé -, nous sommes toujours trois partenaires autour de la table si cela se passe mal, confirme Florence Soubeyran. Notre objectif commun étant de privilégier la réussite de l'entreprise."
Publié par Anne EVEILLARD