L’Hôtellerie Restauration : Vous avez déclaré avoir bouclé la meilleure année vécue depuis la création de votre réseau. Comment expliquez-vous ce succès ?
Frédéric Puythorac : 2022 a été une année record pour The Originals, avec plus de 105 M€ de chiffre d’affaires réalisé avec les ventes en ligne. En ajoutant les ventes directes chez les hôteliers, nous pensons atteindre un CA de 300 M€. Ce succès est dû à un effet de rattrapage et au retour de la clientèle étrangère, surtout européenne, en plus des Français qui étaient très présents l’année précédente. Il est certainement dû aussi aux vertus de notre modèle coopératif, avec une dimension locale et indépendante qui rencontre un écho favorable auprès de la clientèle.
En matière de RSE, vous aviez annoncé l’année dernière que vous souhaitiez que 90 % du réseau soit engagé dans cette demarche pour 2025. Avez-vous progressé sur ce sujet ?
Nous sommes en avance sur notre programme. Nous testons un outil d’auto-évaluation qui doit être déployé en début d’année. Il concernera l’environnement, l’éthique des affaires, l’impact économique sur le commerce local, et la qualité de vie et les conditions de travail. Nous avons un gros travail à faire sur ce dernier point, car la pénurie de main d’œuvre a mis au jour l’absence d’approche RH dans les établissements.
Nous souhaitons que les hôteliers comprennent que la RSE sera plus un avantage qu’une contrainte, parce qu’aujourd’hui, ils n’en connaissent pas les contours. Et ce, qu’il s’agisse de favoriser la sobriété énergétique, de lutter contre le turn-over, les nouveaux décrets environnementaux… Nous souhaitons les accompagner sur des sujets qui sont parfois complexes et technocratiques car on ne peut pas subir un enjeu aussi important que celui-là.
Certaines problématiques inquiètent la profession en ce moment, notamment l’inflation et le coût de l’énergie. Y a-t-il des réflexions en cours dans votre réseau pour aider les adhérents ?
Il y a beaucoup d’inquiétudes aujourd’hui car nous sommes dans une situation de hausse du coût non seulement de l’énergie, mais aussi des matières premières en restauration, des contrats de maintenance et d’entretien... Notre centrale d’achat a un rôle d’amortisseur permettant subir des augmentations moins importantes et décalées dans le temps. Les économistes estiment que le coût de l’énergie devrait commencer à diminuer en milieu d’année, ce qui peut tout changer. Pour l’instant, nous sommes très attentistes. Certains établissements saisonniers resteront peut-être fermés plus longtemps, d’autres augmenteront certainement leurs tarifs, tout en restant dans une certaine limite.
Avez-vous des craintes particulières pour l’année qui vient ?
En plus du coût de l’énergie, il y a une autre épée de Damoclès qui concerne le remboursement des PGE. Nous demander de rembourser ces prêts sur quatre ans est une hérésie car cela fragilise la trésorerie des entreprises. Nous savons que les syndicats professionnels reviennent à la charge et nous espérons que leurs actions aboutiront.
Quels sont les projets du réseau ?
Nous avons stabilisé notre réseau qui compte 344 établissements actuellement, avec 24 hôtels supplémentaires en plus en 2022. La catégorie qui monte actuellement concerne les résidences, qui constitue un métier complémentaire de ce que nous savons déjà faire en hôtellerie. Nous avons comme objectif de recruter 150 hôtels d’ici à 2025, en mettant en avant la force d’être indépendant sans être seul. Les hôteliers se rendent compte de l’efficacité du modèle coopératif, d’autant que notre contrat d’adhésion leur permet de sortir chaque année du réseau. Nous n’avons pas d’autre choix que d’être efficaces !
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Publié par Roselyne DOUILLET