Etes-vous pour une réouverture rapide des restaurants ?
"C’est aux épidémiologistes de nous dire quand nous pouvons rouvrir. Moi, je pense que rouvrir tant que le virus circule, c’est trop tôt et c’est dangereux. Ça veut dire que nous pouvons être des contaminants. Donc ne rouvrons pas trop tôt. Est-ce qu’on est capable de garantir à 100% la sécurité de nos employés, de nos clients et de nous-mêmes ? Il faut les protéger les siens au travail, les siens à la maison et ses clients. Je n’ai pas envie d’être responsable de la contamination de qui que ce soit. Par ailleurs, oui, nous sommes des pros de l’hygiène, mais il ne faut pas oublier non plus le cahier d’évaluation des risques. Il va falloir mettre en place de nouvelles procédures et former le personnel. Cela demande du temps. On nous a obligés à fermer. Il est impératif de retarder l’accueil du public afin de rouvrir dans de bonnes conditions, c’est-à-dire sans risques sanitaires. En attendant, il faut nous aider. Je pense qu’on peut arriver à vaincre le Covid par les sacrifices acceptés par notre profession.
Que demandez-vous au gouvernement ?
Il faut que les assurances prennent en charge de 15 à 25% de la perte d’exploitation. Je pense que le gouvernement peut faire plier les assurances. En Bavière, cela a bien été fait. Dans le même temps, il faut qu’un fonds catastrophe sanitaire-épidémie soit mis en place. Il sera financé en partie par les professionnels au travers de surprimes très raisonnables. Ce devrait être une assurance obligatoire afin de protéger tous les professionnels.
Le gouvernement a fait beaucoup. Il doit aller encore plus loin grâce au PGE porté à 4mois de chiffre d’affaire et à des conditions d’accès assouplies. Nous avons besoin d’une baisse de la TVA dès la réouverture de nos restaurants afin de faire face aux remboursements des prêts PGE qui auront permis à tous les restaurateurs de se maintenir à flot. On peut, par exemple, étaler le PGE sur 10 ans et baisser la TVA à 5,5%. Evidemment, cette baisse de TVA ne concernerait que les restaurants ouverts avant la crise du Covid-19. Ainsi, on aide tout le monde à la même échelle. Si on nous donne les bons outils.
Que proposez-vous en contrepartie ?
Aujourd’hui, nos salariés en chômage partiel ne touchent que 84% de leur salaire. Avec ces aides, nous pourrions assurer le complément de salaire de nos collaborateurs. C’est important à double titre : pour eux qui n’ont pas à assumer financièrement les conséquences de cette crise et pour leur pouvoir d’achat. Arriver à conserver le pouvoir d’achat à 1 million de salariés, cela va se ressentir sur la consommation. Tout le monde va s’y retrouver".
Gilles Goujon Covid19 TVA #restaurant#
Publié par Nadine LEMOINE
vendredi 8 mai 2020