"Cinq places de plus auraient été mieux : on est complet trois
semaines à l'avance." Guillaume Leclere est heureux, huit mois après
l'ouverture de son restaurant, à Montpellier. "On a fidélisé un nombre
incroyable de personnes, c'est le plus important quand on ouvre." Pour concevoir
son adresse - 25 places à l'intérieur et 15 à l'extérieur - il a réfléchi avec Pierre
Cyrille Acquier, consultant
en identité visuelle. "Ma première envie était la sincérité, c'est pour cela
que j'ai donné mon nom au restaurant. Il n'y a pas de fioriture dans l'assiette,
pas plus qu'il n'y en a dans le lieu. Je voulais des tarifs accessibles, ça
fait partie de la sincérité. Un gastro-bistrot sans formalisme, mais avec des
serviettes en tissu, de beaux verres à vins pour les 70 crus dans
la même démarche sincère, responsable. Ma démarche est le plaisir avant l'appât
du gain."
"Mieux vaut avoir de l'expérience"
Fils d'agriculteur, Guillaume Leclere a commencé par un CAP de cuisine.
Il passe son bac pro à Montpellier, puis travaille durant trois ans comme
demi-chef de partie chez Marc Veyrat. "J'ai vu énormément de choses, cela m'a convaincu que je
voulais faire ce métier", tout en mesurant combien l'équilibre de vie était
difficile. Il décide ensuite de retourner dans le Sud. Il travaille avec Anne
Majourel (alors 1 étoile Michelin
aux Demeures du Ranquet dans les Cevennes), puis trois ans seul au Pastis, à
Montpellier. Le chef retrouve Anne Majourel à Sète, avant de rejoindre les Caves
passent à table à Montferrier. "On entend toujours qu'il faut travailler dix
ans avant de se mettre à son compte, maintenant je comprends ! C'est une
aventure d'ouvrir un restaurant, mieux vaut avoir de l'expérience."
Guillaume Leclere assume son envie d'affirmer sa cuisine. "Des
produits simples, de saison, les cuissons et les assaisonnements : je mets
beaucoup de goût dans les assiettes". Il opte pour la simplicité d'une
formule à 22 € au déjeuner, 32 € au dîner. L'important ? "La
proximité avec les clients, se faire plaisir, avoir une belle réputation et
pouvoir passer du temps en famille." Son épouse l'a d'ailleurs soutenu
et motivé à se lancer. "Elle cuisine très bien et elle a un meilleur palais
que moi !"
Publié par Anne Sophie Thérond