Pour Daniel Chabuteau, la pizza est une passion. Dans le
métier depuis six ans, il développait son commerce dans la banlieue d'Angoulême
(Charente), à bord d'un camion itinérant, dans la pure tradition des vendeurs
de pizzas à emporter. Des recettes italiennes et un savoir-faire au service d'une
clientèle d'habitués, venant commander leur repas sur la place centrale de Ruelle
où il avait ses habitudes. "J'ai eu une opportunité, confie t-il, qui pouvait donner à mon commerce un
nouvel essor, tout en me distinguant de mes confrères, nombreux dans la région."
Une opportunité qui a pris la
forme d'un bus à impériale, emblème du transport commun Londonien, et qui
roulait en son temps entre Picadilly Circus et Kings Road. Le véhicule, qui
servait déjà de restaurant à des professionnels du pays basque, a été mis en
vente par petites annonces. Affaire faite, Daniel Chabuteau l'adapte à la
cuisson des pizzas, avec four spécial, laminoir, frigo, etc. À l'étage, des
tables et chaises (20 places environ) pour la consommation sur place, sur
réservation. Au menu, 26 pizzas venues de la carte précédente, en trois
tailles, vendues de 4 à 13 €. Avec sa compagne, Daniel Chabuteau tient
boutique du mardi au dimanche, sur sa place acquise sous contrat avec la
municipalité.
"Notre véhicule attire l'oeil"
"Avec ce bus, nous pouvons
également faire de l'évènementiel, explique t-il. Nous nous déplaçons donc sur des
fêtes, manifestations sportives, privées ou autres. Inévitablement, par sa
couleur et son apparence, notre véhicule attire l'oeil et les curieux, notamment
des enfants ravis de manger en impériale, ce qui nous permet de vendre des
boisons sans alcool. Notre acquisition se révèle une très bonne idée." Investissement
global : la valeur d'achat d'une camionnette neuve, entre l'équipement
neuf de cuisine et le bus lui même. Ouvert début janvier, le bus rencontre un
succès manifeste, avec une augmentation notable des ventes, renforcée par la
consommation sur place.
Seule ombre au tableau, la
concurrence qui grogne quelque peu, mais comme le souligne le pizzaïolo : "On ne peut pas plaire à tout le monde, et
chacun fait ce qu'il veut."
Publié par Jean-Pierre GOURVEST