Le jury, composé de Ghislaine Arabian, Christian Constant, Cyril Lignac, Thierry Marx et Jean-François Piège, se prononce pour le menu de Jean. « Ne vous réjouissez pas trop vite, lance Jean-François Piège à Jean, car jusqu'à maintenant le public nous déjuge ». C'est la troisième édition de Top Chef, et effectivement, lors des deux précédentes finales, les clients n'ont pas voté pour le cuisinier choisi par les professionnels. Autant dire que le verdict des 102 clients (chacun ayant déboursé 100 euros qui sont reversés à Action contre la Faim) était très attendu. 5,4 millions de téléspectateurs étaient devant leur poste lundi soir.
Les candidats ont dû attendre 3 mois pour avoir le résultat des votes. Comme pour les autres éliminations, il leur faut découvrir la couleur de la lame. Ils sont, cette fois, chacun dans leur établissement, entourés de leurs proches. La fameuse lame orange est pour Cyrille : «ça ne change rien aux très belles choses que j'ai vécues. J'ai encore envie de m'améliorer et de gagner peut-être un jour une deuxième étoile ». Chez Jean, la lame étincelante provoque une joie immédiate. « C'est la plus belle aventure de ma vie, mais c'est d'abord une aventure humaine. C'est magique ! Je ne réalise pas encore. Mais je suis aussi triste que ce soit fini. J'ai encore envie de flipper devant le couteau, c'est dur mais agréable. Je ne veux pas m'arrêter là », confie Jean Imbert.
C'est à 17 ans, le bac en poche et une formidable soif d'apprendre que le jeune Parisien débarque à l'Institut Paul Bocuse à Lyon. Deux ans, un CAP, un BEP et le diplôme de l'IPB plus tard, il passe chez Rostang et Westermann. A 22 ans, en 2003, il reprend « un restaurant en dépôt de bilan que l'on a amélioré petit à petit ». La clientèle a suivi. L'Acajou tourne avec 7 personnes pour une capacité de 30 à 40 couverts (15 de plus avec la terrasse). Un menu à 30 euros le midi, à 60 le soir avec un choix pour le client. Depuis plusieurs semaines, le restaurant est plein. Le téléphone sonne en permanence. Le site internet et le compte Facebook ont « explosé ».
Que faire avec les 100.000 euros ? « Je vais l'investir dans le restaurant. Je veux repousser encore les limites pour faire plaisir à mes clients ». Et l'avenir ? « J'ai envie d'être un jour comme mes modèles, mes Brad Pitt à moi, les grands chefs. L'étoile Michelin, ce n'est pas un objectif, c'est un rêve, comme Jean Dujardin a dû rêver de l'Oscar sans penser un jour que cela lui arriverait... ». Et dire que c'est un copain de Jean qui l'a inscrit à son insu au concours Top Chef.
Publié par Nadine LEMOINE