Oetker Collection n'a pas fini de collectionner les hôtels de prestige dans des destinations privilégiées. Sa nouvelle pièce maîtresse, L'Apogée, se situe à Courchevel (73) sur l'un des derniers terrains encore disponibles dans la commune. L'hôtel, composé de 33 suites et de 20 chambres est situé sur les hauteurs du Jardin Alpin, bénéficiant d'une vue plongeante sur la station. Sur une surface de 9 000 m2 l'hôtel accueillera également un spa, et un restaurant gastronomique dont la mise en place a été confiée à Yannick Franques, le chef doublement étoilé du Château Saint Martin & Spa. Quant à la décoration, deux architectes décorateurs conjugueront leurs talents, India Mahdavi et Joseph Dirand, chargés de trouver une décoration inventive ni minimaliste ni surchargée. Le projet démarré il y a deux ans devrait être prêt pour la date symbolique du 11 décembre 2013.
Free, premier investisseur
Pour réaliser ce projet, "d'un peu moins de 100 millions d'euros", précise Philippe Perd, directeur général du Cap-Eden Roc à Antibes (06) et du Château Saint Martin & Spa à Vence (06), en charge du projet Apogée, Oetker Collection (qui n'est pas propriétaire) a dû s'entourer d'investisseurs privés. Ceux-ci sont regroupés au sein d'une SCI créée pour l'occasion, composée uniquement de capitaux français (mi-particuliers, mi-fonds d'investissements) avec en chef de file Xavier Niel, le patron de Free, premier investisseur détenant 50 % du capital. Le projet, destiné comme tous les hôtels Oetker à se placer dans la catégorie 5 étoiles est piloté par Philippe Perd qui y trouve de nombreux avantages notamment au niveau du personnel : "Il existe beaucoup de synergie entre l'hôtel de Courchevel et nos hôtels du Sud de la France, dont les périodes d'ouverture sont tout à fait complémentaires. Nous pourrons ainsi employer alternativement notre personnel dans l'un ou l'autre de nos hôtels". Une situation que n'avait pas pu utiliser Didier Le Calvez, président de la société Bristol tout en étant en charge de l'hôtel de Saint Barth, "en raison de l'ouverture à l'année pour les deux hôtels".
L'effet réseau
Le projet devrait créer 130 emplois à temps plein "ainsi que des extras sans doute en périodes de pointe", précise Philippe Perd, "ce qui met le ratio à deux personnes par chambre, un ratio normal pour un hôtel de luxe", précise Gary Pariente, membre de la SCI. Pour le président d'Oetker Collection, Frank Marrenbach, "c'est un projet très attendu sur Courchevel, et qui suscite beaucoup d'enthousiasme chez nous, d'autant qu'il n'y avait pas eu de création hôtelière sur Courchevel depuis quarante-cinq ans", précise-t-il. Mais au-delà des projets, c'est l'effet réseau qui fait la fierté du réseau Oetker Collection. "Il faut savoir que 50 % de la clientèle de l'hôtel Cap-Eden-Roc sont des clients du Bristol Paris et de l'hôtel Saint-Barth Isle de France", déclare Didier Le Calvez. "Comme nos critères d'appartenance sont extrêmement sévères, explique le directeur général du Cap-Eden-Roc, les hôtels possèdent une identité forte reconnue par le client".
Les investisseurs n'ont donc pas de souci à se faire sur la rentabilité du projet. D'ailleurs, les résultats des hôtels sont excellents : "Sur Saint-Barth nous dépassons toutes nos prévisions, confirme Didier Le Calvez, en occupation comme en prix moyens." Au Bristol Paris, 2012 a été une superbe année, avec taux d'occupation et Revpar en hausse par rapport à l'an dernier et à plus de 800 €. Pourtant, pas question de parler retour sur investissement. "Nous n'avons jamais redistribué à nos actionnaires après de bons résultats", précise Didier le Calvez, nous réinvestissons toujours dans le produit". Cette position semble partagée également par l'actionnaire principal de L'Apogée de Courchevel. En effet, pour Xavier Niel, "c'est un vrai projet entrepreneurial", explique-t-il. Cet investissement n'étant pas le premier qu'il ait réalisé dans l'hôtellerie, a-t-il laissé entendre.
Publié par Évelyne de Bast