Depuis quinze ans qu’il est hôtelier et restaurateur, Olivier Bon, cofondateur de l’Experimental Group, connaît bien la problématique de l’éco-responsabilité, de même que la lutte contre le gâchis - “aussi bien énergétique qu’en cuisine” - qui va de pair. Le groupe a donc mis en place un ensemble de bonnes pratiques telle que la chasse au plastique à usage unique. Exit donc les traditionnels petits flacons utilisés pour les produits d’accueil en chambre, qui représentent, à terme, des dizaines de milliers de flacons jetés. À la place, les hôtels du groupe utilisent des contenants en plastique solide, qu’on ne change pas, et qui sont remplis à nouveau chaque jour. Ils sont, par ailleurs, plus sûrs que le verre, “car il y a le risque que ces flacons tombent dans la douche et se brisent”. Autre effort en faveur de l’écoresponsabilité : les produits de soin sont bio et dotés du label français Cosmos.
Pour ce qui est cette fois de l’entretien des établissements, les produits chimiques sont bannis. À la place, “on utilise de l’eau ozonée, qui détruit toutes les bactéries. Et en cuisine, on nettoie tout au vinaigre blanc. De plus, les produits qu’on utilise sont tous éco-certifiés”, détaille Olivier Bon. Autre astuce : “Quand on a besoin de renouveler un appareil, on le remplace par un appareil le moins consommateur d’énergie possible.” L’éclairage, lui, se fait avec des ampoules à basse consommation d’énergie. À force, les deux hôtels parisiens du groupe ont été validés Clé verte.
Les alcools livrés en barils réutilisables
Dans la partie restauration aussi, les initiatives se multiplient, pour ce groupe qui voit dans l’écoresponsabilité bien plus qu’un slogan à la mode, mais un investissement de longue haleine. “Quand les primeurs nous livrent leurs produits dans des cagettes en plastique, on leur demande de repartir avec. De la sorte, ils se rendent compte à leur tour du problème qu’elles constituent.” Par ailleurs, rien n’est en plastique dans les restaurants : “La plupart des produits sont livrés dans des emballages réfrigérés, que l’on renvoie ensuite aux livreurs pour éviter les déchets.” Côté alcools, une partie des gins et vodkas sont livrés dans des barils réutilisables plutôt qu’en bouteilles qui seraient ensuite jetées. Enfin, le groupe a mis en place dans son nouveau club à Londres, Stereo, une politique du zéro plastique. “À la place de celui-ci, on utilise du verre ou des barils, et on fait des cocktails en fût. On travaille aussi avec des distilleries qui nous livrent gin et vodka dans des camions de citerne. Puis on transvase ces alcools dans des bouteilles réutilisables, frappées du logo Stereo.” Financièrement, “ça vaut le coup, car ce sont cette vodka et ce gin qu’on utilise pour faire nos cocktails. Or nos house spirits représentent environ deux tiers de nos ventes”, précise Olivier Bon, qui ajoute que le groupe assure “une énorme formation du personnel” sur le sujet de l’écoresponsabilité. “Nos chefs et nos managers ont un cahier des charges à respecter. Tout le monde est sensibilisé au sujet.”
Publié par Anastasia CHELINI