Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 novembre, le département des Pyrénées-Orientales est sous le déluge. 92 mm d'eau tombent en deux heures à Canet-en-Roussillon, un record depuis vingt ans. Construit il y a dix ans, le Grand Hôtel les Flamants roses du groupe Roussillhotel n'a jamais eu le moindre problème. Mais cette fois-ci, la pluie et le vent se combinent et repoussent l'eau contre les façades de l'hôtel situées face mer, alors que la nappe phréatique monte subitement et empêche une évacuation normale des eaux.
L'hôtel a 70 % de ses chambres occupées et une réception de mariage a lieu dans les salons du restaurant. Xavier Lormand, le propriétaire, est sur place. À 22 heures, il appelle les pompiers pour les informer de la situation et leur demander un coup de main, puis vers minuit et demi, il décide d'évacuer l'ensemble des clients. Avec son équipe, il reloge 108 personnes vers des hôtels et des résidences des alentours.
Éviter le chômage technique
Le lendemain, à l'heure des bilans, le hall et le premier étage sont endommagés, boiseries, moquettes et peintures sont à refaire. L'hôtel doit donc fermer pour être remis en état. Xavier Lormand se préoccupe immédiatement des 80 salariés de l'hôtel. Pour éviter le chômage technique, il négocie avec son agent d'assurance et arrive à une solution de prise en charge des salaires "Nous sommes un groupe familial. [Les salariés] conservent en décembre 100 % de leur salaire, non pas les 7,74 € du dispositif d'activité partielle."
Afin d'agir immédiatement, d'ici le résultat des expertises des assurances, Xavier Lormand décide de souscrire un emprunt de 200 000 € auprès d'une banque régionale qui a proposé des conditions spéciales pour les sinistrés des inondations. L'objectif est d'ouvrir l'hôtel, la thalassothérapie et le restaurant le 19 décembre au matin.
Pour cette remise en état, l'architecte d'intérieur Kristian Gavoille, qui a réalisé pour le groupe de l'île de la Lagune, répond immédiatement, de même que les entreprises locales. L'équipe sur place travaille d'arrache-pied. "Comme nous devions repeindre, nous en avons profité pour renouveler la décoration." Restauré en 19 jours, l'hôtel peut accueillir leurs clients en ce début de vacances. Xavier Lormand explique cette dynamique par la spécificité de "l'hôtellerie indépendante et familiale, fonctionnant avec des équipes solidaires et soudées".
Publié par Anne-Sophie THÉROND