“Est-ce un 3 ou un 4 étoiles ?” La question peut se poser quand on voit l’hôtel Paradis, à Paris (Xe). Cet établissement de 40 chambres, ouvert par Adrien Gloaguen en 2012, a été pensé comme “une pause” dans un quartier en mouvement, par la designer et architecte d’intérieur Dorothée Meilichzon. Papiers peints recouverts de motifs d’oiseaux, couleurs chaudes, lignes épurées dans les chambres, lobby accueillant et feutré… autant de codes qui rivalisent avec l’hôtellerie 4 étoiles, alors que le Paradis n’en a que 3. À l’heure d’un pouvoir d’achat en berne, c’est la quête du meilleur rapport qualité-prix à proposer aux clients qui motive les hôteliers positionnés dans le milieu de gamme à investir côté déco. Sans pour autant imiter le luxe, faute de gros budget. Une attente à laquelle l’architecte et designer Camille Flammarion a appris à répondre : “Lorsque je dois imaginer ou rénover un hôtel 3 étoiles, je vais mixer du medium peint - panneaux en bois - avec des jeux de couleurs et un travail de l’espace. Je vais aussi choisir du mobilier de marque ou quelques objets de designers, les luminaires, par exemple, que je vais mélanger avec des pièces chinées et plutôt bon marché. Dans une salle de bains, je peux dessiner les carrelages et opter pour des interrupteurs basiques… L’idée est de donner vie à des lieux personnalisés.” Ce qu’elle a réussi à faire à l’hôtel Saint-Christophe à La Baule (Loire-Atlantique), un 3 étoiles dont elle a commencé la rénovation en modernisant la Villa Saint-François, à grand renfort de couleurs et autres papiers peints. “La couleur, c’est une façon simple et peu onéreuse de travailler un espace”, souligne l’architecte.
Côté petit déjeuner : miser sur la qualité de la proximité
En plus de sa déco, un 3 étoiles peut aussi se positionner en faisant parler de son petit déjeuner. À l’instar de l’hôtel Amiral, à Nantes (Loire-Atlantique), qui mise sur la qualité de la proximité. Ainsi compote, jus de pommes et confitures bio proviennent de producteurs installés juste à côté, à Vertou. Même couleur locale pour les fromages, yaourts et mousses au chocolat, concoctés par la laiterie du Grand Clos à Pontchâteau. Un parti pris que tous les 4 étoiles ne cultivent pas forcément. Or, selon une étude menée par Coach Omnium en 2017 sur les attentes et les comportements d’achat des clients d’hôtels français et étrangers, 62 % des voyageurs voient un intérêt à choisir “des hôtels qui entreprennent une démarche environnementale”.
#3étoiles#
Publié par Anne EVEILLARD