“Le plus difficile pour nous, c’est de savoir qu’il y a des restaurants et des hôtels qui ne tournent pas à plein régime car ils n’ont pas la main-d’œuvre nécessaire. Les réceptionnistes par exemple, sont devenus une denrée rare”, introduit Pierre Nouchi, président de l’Umih Hauts-de-France, lors de la présentation du projet de remise à niveau du secteur, organisée à la préfecture du Nord, à Lille, le 7 février. En effet, l’hôtellerie et la restauration dans la région restent en tension - à l'image de l'ensemble du pays. “Nous avons 16 000 entreprises référencées dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, soit 72 000 salariés. Pour que le secteur se mette à niveau, il manque 10 à 20 % de ces emplois, soit près de 10 000 personnes”, complète Pierre Nouchi. À ce besoin immédiat, s’ajoute un besoin à long terme : 800 000 personnes du secteur vont prendre leur retraite d’ici 2032.
Grille des salaires à la hausse
Alors les organisations patronales ont déjà mis sur la table une grille de salaires commune avec une moyenne d’augmentation de 10,5 %, la réussite de cette mesure ne sera estimable qu’une fois la pleine saison terminée. L’Umih Hauts-de-France a décidé de de ne pas s’arrêter là. En partenariat avec l’Ademe, la CCI et la région, elle a mis en place des actions pour favoriser le maillage territorial et attirer davantage de candidats, “le projet résilience hôtellerie, restauration et tourisme.”
“Ce projet est une très belle initiative. L’objectif étant que, grâce aux différentes structures du maillage territorial, nous puissions venir en aide à cette filière en tension en engageant une transition”, commente Thibault Guilluy, haut commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises. Un projet qui s’articule autour de trois thématiques : le recrutement, la formation et le développement durable. “Nous travaillons déjà en collaboration avec les lycées, les CMA, l’école des chefs et grâce à eux, on recrute, mais pas suffisamment. Le but est d’aller encore plus loin”, précise Pierre Nouchi.
Parmi les projets déjà mis en place, on retrouve la création de brigades solidaires, un parcours de formation court et efficace, tourné vers l’opérationnel et permettant l’acquisition de compétences en hygiène alimentaire et en sécurité, à travers des certifications professionnelles. Ce dispositif a déjà accueilli 283 demandeurs d’emploi et l’objectif affiché est d’atteindre 1 000 personnes formées à l’horizon 2023.
Transition numérique
On retrouve également le lancement du programme d’accompagnement 'GO DiGit ALL' qui aide les entreprises à tendre vers une transition numérique. “Notre métier a du mal à attirer les jeunes par son image dégradée. Nous avons besoin de nous moderniser et cela passe par le numérique”, lance Pierre Nouchi.
Autre exemple, sur le volet du tourisme durable, des aides financières existent. “Dernièrement, on a aidé un hôtel-restaurant de la région qui devait changer son lave-linge et son sèche-linge. Il en avait pour 11 000 € et l’Ademe a participé à hauteur de 8 000 €”, détaille Patrick Alfano, représentant de l’Ademe. “Si tout va bien, d’ici un an, nous pourrons nous mettre à niveau”, conclut le président de l’Umih Hauts-de-France.
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Publié par Pour Aletheia Press, Lolita Péron