La CPIH réunit ses troupes à Niort les 14 et 15 avril

Le 44ème congrès de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie (CPIH) se tiendra les 14 et 15 avril à Niort (79). Thème 2014 : « Plus forts unis ». Un choix que nous explique le président de la rue Barye, Gérard Guy.

Publié le 04 avril 2014 à 11:09
Claude Bellot, président de la CPIH 79, et son bureau, accueille le congrès 2014 de la CPIH. Dans quel esprit allez-vous entamer ces travaux.

Gérard Guy : La CPIH 79 est un syndicat très dynamique au sein de la Confédération et particulièrement au sein du Poitou Charente, qui est une des régions les plus importantes en termes d'adhérents et d'actions chez nous.  Les travaux porteront sur le rôle prépondérant du professionnel indépendant dont la responsabilité s'est accrue ces dernières années et cela dans un contexte économique et social très compliqué, comme vous le savez. Il est nécessaire et urgent d'opérer une resyndicalisation. C'est un défi. Nous constatons un manque de motivation des professionnels qui  en ont ras-le-bol. N'ayons pas peur des mots. Les entreprises sont en souffrance et ne font plus confiance aux politiques, ni vraiment aux organisations professionnelles. C'est grave car les adhérents ne se rendent pas compte du nombre de réunions et de commissions qui les concernent à tous les échelons de la vie administrative, locale et nationale. Nous nous battons quotidiennement pour éviter le pire.  Malheureusement, en France, tout ce qui avance ce sont les taxes de toute nature. Nos gouvernants semblent totalement déconnectés du terrain. La richesse de la France, ce sont pourtant les petites entreprises qui ne sont pas délocalisables et que et que le gouvernement est en train d'asphyxier. Je me suis exprimé à de nombreuses reprises pour dénoncer la situation du professionnel indépendant ligoté par la fiscalité, les normes, les hausses de TVA, le coût des matières premières… Isolés, les chefs d'entreprise ont de plus en plus de mal à s'adapter. Nous, organisations professionnels, sont les seuls vrais remparts mais la bataille est rude et je le répète quotidienne.

Dans ce contexte, quel programme avez-vous retenu ?

 Il faut aider les chefs d'entreprise avec des outils pratiques. Le lundi, nous aborderons avec Bernard Boutboul, directeur général de Gira Conseils, les mutations du secteur de la restauration. Nous n'évoquerons pas Paris ou la Côte d'Azur, mais bien la problématique de la restauration dans les villes moyennes, dans les zones rurales. Nous essaieront de comprendre ce que le consommateur attend de nos établissements.  L'après-midi sera consacré aux réunions de branches. Le mardi, j'ai voulu des sujets transversaux, qui intéressent tout le monde. La formation des salariés et des chefs d'entreprises. L'aide à l'élaboration du document unique d'évaluation des risques. Les certificats d'économie d'énergie  qui sont accompagnés de subventions. Voir comment on peut travailler avec l'étranger grâce à des agences spécialisées dans le secteur CHRD… Nous aurons aussi au cours de cette journée la présentation d'Equip'Hôtel 2014 par la directrice générale du salon, Corinne Menegaux.

Comment voyez-vous les prochains mois ?

Je ne sais pas si le nouveau premier ministre va changer la donne. Nous attendons de voir. Vous savez, en province, et j'insiste sur cette notion,  au lieu d'être sereins et heureux de transmettre, nous rencontrons d'immenses difficultés. Les affaires sont très difficiles à négocier et à vendre. Et quand il y a des repreneurs, les banques ne suivent pas. Voyons, faire confiance aux jeunes ! Vous imaginez !  Les banques ne sont pas dans ce schéma alors que l'avenir, ce sont les nouvelles générations. Nous sommes confrontés aussi  à une baisse d'activité générale extrêmement dangereuse. Le pouvoir d'achat n'y est plus. Tout stagne et les petites entreprises sont  dans l'impossibilité d'investir. C'est tout ces curseurs qu'il faut bouger. Retrouver de la croissance est urgent.

Où situez-vous la CPIH dans le dossier de la représentativité nationale ?

Toutes les organisations professionnelles sont aujourd'hui dans l'obligation d'aborder la question du regroupement. Nous y réfléchissons en lien avec les organisations professionnelles CHRD indépendantes. Nous avons deux ans pour opérer ce changement. Cette loi sur la représentativité va effectivement changer pal mal de choses, mais je crois que ce sera au profit de plus d'efficacité. Il faut des lignes directrices générales communes et pas des avis divers et variés qui viennent brouiller les cartes.

L'an dernier, l'Apiih et la CPIH se sont rapprochées. Où en êtes-vous ?

Nous suivons la feuille de route qui a été fixée, c'est-à-dire une ligne syndicale commune sur les sujets d'actualité. En 2013, nos responsables ont fait connaissance en assistant aux réunions respectives de branche ainsi qu'aux assemblées générales départementales. Aujourd'hui, nous poursuivons notre rapprochement vers la mutualisation de moyens, le développement et l'organisation dans les régions.

Votre opinion sur les opérateurs en ligne et sur le fait maison ?

Les grands opérateurs ont pris la main sur le marché. Ils font ce qu'ils veulent au détriment de l'équilibre commercial. Les avis des internautes sont compliqués, beaucoup comparent ce qui n'est pas comparable. Et puis, il faudrait une limite dans le temps. Six mois ou un an seraient raisonnables. Le cirque, et j'emploie volontairement ce terme, qu'impose le fait maison est dommageable. Nous avions le titre de maître restaurateur. Pourquoi vouloir compliquer la lisibilité alors que tout le problème réside dans cette multitude de labellisations. Le consommateur ne s'y retrouve pas. Clarifions au lieu d'en rajouter. Arrêtons également de prendre le client pour un inculte. Quand il entre dans un établissement, il comprend immédiatement ce qui l'attend. Côté professionnel, ce qui est important, aujourd'hui, c'est de bien cibler l'offre.  

Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



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