Au large des côtes du Vieux Continent, les armadas de bateaux de croisière semblent indifférentes aux difficultés économiques qui secouent la terre ferme depuis le début de la crise des subprimes en 2008. C'est l'enseignement que l'on pourra tirer du dernier Cruise Shipping de Miami, la grande messe du marché de la croisière qui s'est déroulée, comme chaque année, en mars. À cette occasion, la Cruise Lines International Association (CLIA), la plus grande association professionnelle des industriels de la croisière dans le monde, rendait publique ses chiffres de fréquentation pour l'année 2013. Avec une nouvelle hausse de 4 % en 2013, le marché européen de la croisière a doublé en huit ans et la progression depuis le début de la crise économique serait de 43 %.
Des chiffres à faire pâlir l'hôtellerie terrestre
Sans doute faut-il voir dans ces bons résultats un rattrapage avec le très mature marché américain. Mais c'est aussi du côté des formules 'all inclusives', du rajeunissement de l'image de la croisière et de la flotte, du formidable travail de communication des opérateurs et de la CLIA, sans oublier le positionnement tarifaire très agressif que s'interprète cette success-story maritime. Et le drame du Costa Concordia n'a pas eu d'impact durable sur l'activité car il reste, pour l'opinion publique, la responsabilité d'un homme, son capitaine, tout comme pour le naufrage en 40 minutes du ferry Sewol en Corée du Sud le 16 avril dernier. En 2013, ils auront donc été 6,357 millions de passagers à embarquer sur un navire en Europe. Cette industrie génère 327 000 emplois et 37,9 milliards d'euros de bénéfice annuel sur notre continent. Presque tous les pays progressent. Le Royaume-Uni reste en tête avec 1,726 millions de passagers alors que l'Allemagne et la France affichent une fréquentation en hausse de 9 %. Les pays du Sud ne sont pas en reste, à l'image de l'Italie, pourtant très impactée par la crise, dont le marché croît de 4 % avec 869 000 passagers. Une exception notable, celle de l'Espagne où l'activité s'effondre de 18 %.
Les Européens naviguent en Europe
D'une manière générale, les Européens ne se montrent guère sensibles à l'appel d'un large lointain puisque ils sont quatre sur cinq à vouloir naviguer en Europe, et de préférence en Méditerranée. Ainsi, les Français plébiscitent cette destination à 69 %, bien avant les Caraïbes (14 %) et l'Europe du Nord (8 %). Nos compatriotes auront été 40 000 de plus à embarquer en 2013, ce qui rend Georges Azouze, le président de CLIA France, optimiste : "Avec plus d'un demi-million de passagers, l'ensemble des acteurs de la croisière est très satisfait car ces résultats sont obtenus dans un environnement économique difficile. Ils ouvrent un horizon dégagé pour un développement dynamique du marché français dans les années à venir."
Publié par Francois PONT