Tapioca, acarajé, pão de queijo, coxinha, pastel, empada, cuscuz, açaí na tigela… La liste des spécialités de rue brésiliennes est longue. D’origine afro-brésilienne, amazonienne, portugaise ou japonaise, ces différents plats constituent une véritable mosaïque culturelle et gustative. Une mine d’inspiration qui, pourtant, reste plutôt boudée dans l’Hexagone. “Il existe des restaurants traditionnels ou gastronomiques brésiliens en France. En revanche, la street food brésilienne est très peu connue, contrairement à la street food mexicaine, argentine ou asiatique. Peut-être parce qu’elle est souvent frite ou trop sucrée ?”, avance Laetitia Pailloux, cofondatrice de l’enseigne Brigadeiro d’Alis.
La jeune Franco-brésilienne a justement décidé de faire connaître quelques-unes de ces recettes, à commencer par les brigadeiros (une confiserie à base de lait concentré). Son offre, lancée en ligne en 2019, puis testée lors de différents festivals et événements, rencontre un franc succès, ce qui conforte l’entrepreneuse dans l’idée d’ouvrir un coffee-shop en avril 2022, à Paris. Elle y propose évidemment ses brigadeiros, des créations originales - des banana cakes avec un coulant de brigadeiro, ou encore des cookideiros (coeur fondant de brigadeiro et noix du Brésil) -, mais aussi des açaí bowls (pulpe d’açaí et guarana, deux super aliments amazoniens, banane et granola), des pão de queijo (sorte de gougère à base de farine de manioc)… “Notre clientèle, composée de touristes, de Brésiliens et de Français, se montre curieuse”, se félicite Laetitia Pailloux.
Un marché de niche
Elsa Taillet a elle aussi lancé au printemps son échoppe parisienne de street food, Onda. Son produit phare ? Les tapiocas, des galettes à base de farine de manioc, “naturellement sans gluten et qui ne nécessitent aucune matière grasse lors de la cuisson”. Le produit, testé depuis 2016 dans de l’événementiel puis dans un stand saisonnier au sein du BHV Marais, est revisité avec des “recettes d’auteur”, comme le Carlinhos (oeuf, guacamole, cheddar, mangue, ananas et sauce coriandre maison), ou le Duda (poulet effiloché, sauce tomate poivron, cheddar, tomate, oignon, coriandre, maïs). Au menu, les pão de queijo côtoient les coxinhas (croquettes à base de poulet effiloché et purée) et des bowls salés, qui permettent notamment de découvrir la moqueca, un ragoût bahianais à base de produits de la mer, de légumes et de lait de coco.
Elsa Taillet reste néanmoins prudente, quant aux perspectives de développement du concept : “Cela plaît, mais la concurrence est extrêmement rude à Paris. Le Brésil, c’est réputé pour la fête, le football, les plages. Pas pour sa gastronomie. Je ne pense pas que les tapiocas, et la street food brésilienne en général, puissent devenir un produit mainstream comme le tacos.” À suivre…
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Publié par Violaine BRISSART