À l'aube de la quarantaine, Michel Delloye décide de changer de
vie. Après l'industrie et le conseil, cet entrepreneur se lance dans l'hôtellerie :
"Je savais que je ne savais rien de ce métier. J'ai beaucoup rencontré et
étudié pour être certain de là où j'allais." Il porte finalement son choix
sur un "2 étoiles à l'ancienne", à deux pas de la place d'Italie (Paris,
XIIIe). "Cet établissement m'est apparu opportun de par sa capacité, 51
chambres, et son emplacement. Je crois beaucoup en ce quartier en pleine
évolution, calme, proche de tous les lieux stratégiques comme les gares et très
bien desservi. Les différents projets tels que La halle Freyssinet, l'incubateur
numérique de Xavier Niel [le p.d.-g.
de Free, NDLR], risquent de transformer le secteur d'ici quelques années",
poursuit-il.
Ainsi est né le C.O.Q Hotel, métamorphosé après sept mois de travaux.
Conçu comme une maison de famille, le bâtiment possède une salle à manger, un
salon, un jardin d'hiver, un poulailler et des chambres toutes différentes
(autour de 150 € la nuitée). Les tableaux d'ancêtres y veillent sur les meubles
vintage et les créations de Pauline d'Hoop
et Delphine Sauvaget, de l'agence
Favorite. "Aujourd'hui, les clients veulent du service : nous n'avons
fait aucun compromis sur la qualité et le confort. Ils veulent pouvoir se
sentir libres tout en recherchant un lieu avec une âme, comme en témoigne le
succès des locations meublées. Ils ne veulent pas s'enfermer dans leur chambre,
mais rencontrer d'autres personnes, travailler, se décontracter…",
observe-t-il. Les voyageurs peuvent ainsi participer à des soirées cinéma ou
jeux de société, écouter les vinyles de leur choix, feuilleter les livres à
disposition…
Qualité, service et convivialité
Le C.O.Q Hotel, acronyme de Community of quality, fait aussi référence à
l'animal emblématique de l'Hexagone. Son objectif ? Mettre en exergue "l'art
de vivre à la française". Le parquet vient spécialement de Limoges et, à la
réception, une sélection signée Gab & Joe (un concept store spécialisé dans
le Made in France) est à la vente.
Par ailleurs, le volet restauration a été "dépoussiéré". "Le
petit déjeuner est proposé avec une offre courte très qualitative et un tarif
volontairement serré pour éviter que les clients n'aillent au café du coin."
Estimant que "les cacahuètes et les bouteilles poussiéreuses n'apportent
aucune valeur ajoutée", Michel Delloye a remplacé les mini-bars par une
gamme de vins au verre au bar et, toute la journée, un service de charcuteries,
fromages ou oeufs à la coque. Les clients peuvent également se faire livrer dans
la salle à manger. "C'est plus convivial que de dîner seul dans sa
chambre", estime-t-il.
Publié par Violaine BRISSART