Le format interministériel choisi par Edouard Philippe pour travailler sur le tourisme satisfait les dirigeants de l'Umih et du GNI. Ils l'ont redit, jeudi 19 juillet, au terme du 3ème Conseil interministériel du Tourisme (CIT) que présidait le Premier ministre. L'an dernier, le secteur a repris des couleurs avec des recettes internationales en augmentation de près de 9% et une hausse globale de fréquentation encourageante. Le début de l'année 2018 n'est pas en reste avec des chiffres supérieurs à ceux de 2017 : « Les recettes du tourisme international atteignent des niveaux records sur les mois de janvier, février et mars. Elles sont supérieures à 2014, qui constituait le meilleur bilan à ce jour ». La France est championne du monde et elle doit le rester. "Un certain nombre de pays voisins, comme l'Espagne, poussent très forts" a indiqué Jean-Yves Le Drian. Ainsi, 14 millions d'euros supplémentaires ont déjà été mobilisés par Atout France pour la promotion de la destination France cette année.
Sport et tourisme
Et comme vient de le montrer la victoire des Bleus, le sport aussi est bon pour l'image. La Coupe du monde de rugby 2023 et les JO et Paralympiques de 2024 sont des rendez-vous à ne pas rater et c'est dans cet esprit qu'un comité de pilotage 'sport et tourisme', co-présidé par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères et la ministre des Sports, Laura Flessel va désormais se réunir régulièrement pour « maximiser les retombées touristiques des grands événements sportifs ». Le numérique aussi était à l'ordre du jour avec, notamment, le renforcement des engagements et des sanctions actées dans la loi ELAN. Les textes vont dans le bon sens pour Roland Héguy, mais le projet de règlement Plateform to business proposé par la Commission européenne l'inquiète : « celui-ci, plus soft, serait un recul par rapport aux avancées obtenues en France ». Le dirigeant syndical, qui intervenait également en tant que président de la Confédération des acteurs du tourisme, est revenu sur la « pénurie historiques d'emplois qui touche les entreprises du tourisme », constat partagé par le GNI. Pour le président du groupement, Didier Chenet, c'est dans la compréhension des besoins que réside la solution. « Le tourisme, auquel l'hôtellerie et la restauration appartiennent, est multiple et transversal. Notre organisation professionnelle est très sensible au handicap et nous souhaiterions voir la création d'une mission handicap de branche qui donnerait à notre secteur une meilleure lisibilité auprès des publics concernés. Dans un autre domaine, les restaurateurs du GNI sont en pointe dans le tri et la collecte des bio-déchets : ce gisement crée de nouveaux métiers, dont il faut saisir l'opportunité. Le tourisme, et le Gouvernement l'a compris, est porteur d'avenir. Mais il faut accepter d'en reconnaître les spécificités, je pense, par exemple, aux contrats d'extra… » D'après les derniers chiffres, sur les 12 derniers mois, 32 700 emplois ont été créés dans la restauration et 3 200 dans l'hôtellerie ; mais 50 000 postes sont toujours à pourvoir. L'emploi sera un des principaux thèmes du 4ème Conseil interministériel du tourisme prévu en janvier 2019.
Publié par Sylvie SOUBES