C’est un établissement familial depuis quatre générations. Les Lauriers roses ont vu le jour à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) en 1937. À l’époque, l’hôtel comptait une douzaine de chambres, sans chauffage central, ni eau courante : “On montait des brocs dans les chambres”, raconte Yves Escudier, qui a géré l’établissement de 1985 jusqu’en 2016, année où il a passé le flambeau à son fils, Antoine Escudier.
Aujourd’hui, les Lauriers roses, c’est 60 chambres, un restaurant et un bar, le tout face aux thermes de la ville, ainsi que 14 studios avec cuisines dans la Résidence des thermes. Côté équipe, on compte une dizaine de salariés, tous saisonniers de mars à novembre, période de haute fréquentation de Bourbonne-les-Bains. En 2020, le Covid-19 a, bien sûr, bousculé et fragilisé cet équilibre. Entre janvier et décembre 2020, Les Lauriers roses ont ainsi accusé une baisse des recettes d’exploitation de 60,7 % et un fonds de roulement en chute de 21 451 €. Quant au coût de l’exercice 2020, Yves et Antoine Escudier l’estiment à 93 500 €. Une somme perdue, donc, que les Escudier ont couverte en vendant des “bijoux de famille”. À savoir un terrain et un portefeuille boursier, auxquels s’ajoutent des aides de l’État, des collectivités locales et autres fonds de solidarité. “Mais qu’en sera-t-il de l’année 2021, en termes de chiffre d’affaires ? Car nous n’avons plus rien à vendre et des travaux en cours à terminer”, s’interrogent le père et son fils. Des travaux de surcroît inévitables, car ils concernent l’ascenseur de l’hôtel et la mise aux normes du système de sécurité incendie.
“Nous ne pouvons pas nous projeter tant que les thermes restent fermés”
“Nous venons de demander un PGE de 100 000 €, confie Yves Escudier. Le dossier est en instruction au CIC et le directeur de la banque y est, a priori, favorable, à partir du moment où cette somme ne se destine pas à être investie.” De quoi tenir un an de plus, sans puiser dans ce qu’il appelle “la réserve pour les travaux”. Une enveloppe qui flirte avec les 320 000 €. Malgré cela, il ne veut pas être comparé à “une pauvre petite fille riche”. “Même si nous avons des réserves, explique-t-il, nous ne pouvons pas nous projeter tant que les thermes restent fermés.” En effet, Bourbonne-les-Bains ne compte que 2 200 habitants, mais de nombreux hôtels : tant que les curistes ne sont pas de retour, la fréquentation des établissements est au point mort. Quant au click and collect, “il nous coûterait plus cher en main-d’œuvre que ce qu’il nous rapporterait”, constate Yves Escudier.
Malgré ce contexte de crise, Antoine Escudier dit “avoir confiance en l’avenir”. Depuis qu’il a pris la suite de son père, il a fait grimper les investissements de 3 % à 10 %, avec en ligne de mire le développement de la restauration. Sauf que tout est à l’arrêt désormais, Les Lauriers roses ayant fermé leurs portes le 29 octobre 2020. Toutefois, le gérant parie sur une reprise avec le retour des beaux jours.
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Publié par Anne EVEILLARD