Une jeune femme qui s'est fait remarqué aussi dans les concours : Taittinger, MOF, Bocuse d'or France. « Les concours servent de repères dans un parcours professionnel. On voit où on en est, notre degré de progression. Ce n'est en aucun cas dans le but de démontrer que je suis la meilleure, dit Amandine Chaignot. Je suis plutôt du genre hyperactive et j'aime participer aux concours mais aussi aux manifestations professionnelles ou répondre positivement aux associations caritatives quand je le peux. A chaque fois, le plus fort, ce sont les rencontres ».
Au Raphael aussi, c'est l'histoire d'une rencontre. Véronique Valcke et Norbert Henrot lui donnent carte blanche dans un écrin remis au goût du jour.
le restaurant fait peau neuve
Le restaurant a été rebaptisé Raphael Le Restaurant. Après un mois de travaux, les murs saumon ont disparu. Restent les peintures d'inspiration Hubert Roberts habillées de blanc, des rideaux prune signés Pascale Gontier et des fauteuils recouverts de sky peau de poulain gris de chez Lelièvre pour une alliance entre modernité et tradition. Pour cette salle de 35 couverts, Amandine Chaignot a choisi une vaisselle blanche Bauscher Weiden très épurée et travaille encore au choix de détails.
10 jours après son arrivée, le chef dévoile sa première carte dans laquelle on retrouve quelques plats initiés au Crillon, d'autres inspirés par les concours comme les Fines quenelles de volaille, morilles étuvées au jus, pousses de pissenlit (quenelles du Bocuse d'or). La jeune femme s'inscrit dans le courant d'une cuisine de tradition française à l'image de cette maison qui l'incarne, tout en étant bien de son temps. Formée à Ferrandi, elle s'est perfectionnée auprès de Jean-François Piège au Plaza-Athénée, d'Eric Frechon au Bristol et au Meurice avec Yannick Alléno et Philippe Mille.
Elle a mis en place une carte courte 4 entrée, 4 poissons et 3 viandes, ainsi que deux menus (58 euros le midi comprenant entrée + plat + dessert + eau + café ; 90 euros le soir). A ses côtés, une équipe d'une dizaine de personnes en cuisine et 6 en salle. Le ticket moyen s'élève à 80 euros au déjeuner et au-dessus de 100 euros au dîner. « Des clients reviennent. Nous espérons être complet le midi à partir de septembre », indique Hieu To.
Focalisée sur le restaurant, Amandine Chaignot s'occupe néanmoins aussi du room service (83 chambres) et prochainement de la terrasse surplombant l'Arc de Triomphe qui devrait bénéficier d'une cuisine d'envoi afin de constituer un deuxième pôle de restauration.
Un emploi du temps très chargé qui n'empêche pas le chef de peaufiner en parallèle un projet de livre. « Cela permet de prendre le temps de la réflexion et de progresser en examinant les photos », dit-elle toujours en quête de dépassement de soi, en toute humilité.
Publié par Nadine LEMOINE